Une application disponible sur le Google Play Store, longtemps inoffensive, a fini par se transformer en application-espionne à l’insu de ses utilisateurs. Une preuve qu’il faut toujours se méfier de ce que l’on installe sur un smartphone.
iRecorder Screen Recorder a longtemps été une application relativement banale à télécharger sur le Google Play Store : à l’origine, il s’agit d’un service qui permet de réaliser des vidéos à partir de l’écran d’un smartphone Android. Des applications de ce type, il en existe un vaste choix, qui répond aux besoins spécifiques des utilisateurs. Cependant, toutes ne dérivent pas comme a pu le faire celle-ci.
Sortie en septembre 2021 et validée rapidement par les équipes de Google, iRecorder Screen Recorder n’a présenté aucun souci pendant sa première année de mise en disposition : elle a fonctionné normalement. Mais suite à une mise à jour réalisé en août 2022, l’application devient véritablement problématique, sans que ses utilisateurs s’en aperçoivent.
D’application banale à malware camouflé
« Le comportement malveillant spécifique de l’application — exfiltrer des enregistrements de microphone et voler des fichiers avec des extensions spécifiques — tend à suggérer qu’elle fait partie d’une campagne d’espionnage. Cependant, nous n’avons pas été en mesure d’attribuer l’application à un groupe malveillant particulier », explique l’expert d’ESET.
Rapidement, l’application vérolée est identifiée en tant que tel sur le Google Play Store, et la plateforme la supprime rapidement. Mais elle continue de fonctionner sur les terminaux où elle a été installée. Par ailleurs, l’article d’ESET souligne que iRecorder Screen Recorder reste disponible sur des marchés d’applications alternatifs et donc non officiels.
Un problème plus courant qu’on pourrait le croire
Cela fait déjà plusieurs années que Google traque intensivement les applications vérolées au sein du Google Play Store. La firme de Mountain View se veut également sans pitié concernant les services qui ont tendance à demander trop d’autorisations pour accéder à des fonctionnalités du smartphone. Cependant, le cas d’iRecorder Screen Recorder est intéressant, car il souligne qu’il est possible de contourner cette problématique.
L’article d’ESET souligne que pour que l’utilisateur exploite légitimement l’application, il a dû lui donner certaines autorisations, notamment le fait d’enregistrer de l’audio et d’accéder à des dossiers pour stocker les fichiers enregistrés. Une fois ces autorisations accordées, elles ont été utilisées, plus tard, à des fins malveillantes.
« La recherche AhRat est un bon exemple de la façon dont une application initialement légitime peut se transformer en une application malveillante, même après plusieurs mois, en espionnant ses utilisateurs et en compromettant leur vie privée », commente l’article. Cependant, celui-ci met aussi en évidence le travail efficace des équipes d’Android à partir de la version 11 de l’OS, qui plonge les applications non utilisées depuis plusieurs mois en « hibernation » pour leur éviter de s’exécuter en arrière-plan.
Cependant, l’une des réponses à des problèmes de ce type reste de désinstaller les applications que vous n’utilisez plus, et de ne pas hésiter à vous informer sur celles pour lesquelles vous avez des doutes sur la durée.