Elon Musk a des idées et des ambitions démesurées et il peut bien se le permettre. Le multimilliardaire entre désormais en compétition avec les plus grands, y compris le gouvernement chinois…
Une course à l’espace entre la Chine et SpaceX
La Chine se lance dans une course effrénée pour rivaliser avec le système de satellites Starlink de SpaceX, selon un rapport récemment publié par le Wall Street Journal. Ce rapport met également en lumière l'inquiétude croissante des commandants militaires chinois face à la rapide expansion de Starlink, après avoir découvert que ce réseau avait été utilisé à des fins guerrières en Europe de l'est.
Les entreprises chinoises accélèrent ainsi le développement d'un service Internet par satellite qui pourrait concurrencer directement Starlink. Les médias américains rapportent la construction de plusieurs rampes de lancement pour ces satellites, ainsi que l'expansion de l'industrie nationale des satellites. La firme Beijing Tianbing prévoit même d'envoyer 60 satellites en un seul lancement, nécessitant un véhicule similaire au Falcon 9 de SpaceX.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du plan “Nouvelles Infrastructures” lancé par le gouvernement chinois en 2020, qui vise à développer les réseaux 5G, l'utilisation industrielle d'Internet et l'intelligence artificielle. La Chine a informé l'Union internationale des télécommunications de son intention de mettre en orbite 7 808 satellites, dans le cadre de son projet de constellation de satellites serveurs Internet.
Cependant, les ambitions chinoises vont encore plus loin. Le South China Morning Post a révélé en février que la Chine envisageait de lancer une constellation de 12 992 satellites appartenant à China Satellite Network Group, baptisée "GW" (Guo Wang). Ce projet pourrait non seulement rivaliser avec Starlink, mais également le surpasser à d'autres altitudes orbitales.
Le projet Guo Wang pourrait offrir une option moins chère que Starlink, ce qui lui permettrait de concurrencer efficacement le réseau de SpaceX. De plus, il pourrait renforcer le soft power de la Chine, en particulier dans le cadre de l'Initiative Ceinture et Route. Les pays qui n'ont pas encore accès à Starlink pourraient être intéressés par cette alternative chinoise, garantissant ainsi une connexion internet rapide et fiable.
Une initiative forte de la part de la Chine
La présence chinoise en Afrique est également un facteur clé. La Chine a déjà signé de nombreux accords de coopération spatiale avec plus de 30 gouvernements dans le cadre de divers projets. De plus, Huawei a joué un rôle majeur dans la construction de l'infrastructure 4G en Afrique. Cela pourrait convaincre de nombreux pays africains d'adopter le système Guo Wang.
Outre les considérations économiques, la sécurité est également une préoccupation majeure pour la Chine. Des chercheurs chinois ont averti que Starlink possède des capacités élevées en termes de télémétrie, de suivi et de contrôle, ce qui pourrait avoir des implications en matière de sécurité. Par conséquent, la Chine considère le projet Guo Wang comme une alternative stratégique pour ses propres besoins de sécurité.
La rivalité entre la Chine et les États-Unis dans le domaine de la technologie est un aspect clé de cette compétition. Taïwan, en particulier, est au centre de cette rivalité, car elle développe également son propre réseau satellitaire pour garantir ses communications et son accès à Internet. Il est probable qu'à un moment donné, une coopération internationale sera nécessaire pour coordonner les orbites des différentes constellations de satellites et préserver leur activité.
La Chine accélère le développement d'un service Internet par satellite pour rivaliser avec Starlink. Ce projet ambitieux s'inscrit dans le cadre du plan Nouvelles Infrastructures du gouvernement chinois et pourrait offrir une alternative moins chère à Starlink.
Il renforcerait également le soft power chinois et pourrait avoir un impact sur l’avenir de la Chine. Toutefois, des questions de sécurité et la nécessité d'une coopération internationale restent à résoudre dans cette compétition technologique entre la Chine et les États-Unis.