L’Arcom, l’organisme en charge de la régulation de la communication audiovisuelle et numérique en France, est formel : dans l’Hexagone, le piratage a de moins en moins la cote. Une situation qui s’explique de différentes manières.
Pirater des films, des séries, des jeux vidéo ou encore de la musique est de moins en moins dans les habitudes des Français, à en croire les différents rapports publiés par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en début de semaine. Selon les études menées par cet organisme, en 2022, « seulement » 17% des internautes se seraient adonnés à cette pratique illégale : cela revient à 9,2 millions de personnes qui auraient téléchargé, l’année dernière, des contenus illicites sur des plateformes en tout genre.
Il convient cependant de souligner qu’en 2021, on parlait de 12,4 millions d’internautes s’adonnant au piratage en ligne. Et en remontant encore plus loin en 2018, on en comptait 16,2 millions. L’évolution est donc particulièrement notable en quelques années.
Entre blocage des sites illégaux et évolution de l’offre légale
L’Arcom souligne également que « l’année 2022 voit se confirmer les tendances observées depuis plusieurs années, avec une hausse de la consommation licite qui gagne 1 million d’internautes supplémentaires par rapport à 2021 ».
Ainsi, l’année dernière, 51,2 millions d’internautes ont consulté un site ou une application légale en moyenne par mois sur l’année. Cela représente 94% des internautes français. Les plateformes concernées peuvent aussi bien être des services de SVOD que des plateformes de replay, ou encore des services d’écoute de musique ou des offres de jeux vidéo via le cloud, par exemple.
La situation peut également s’expliquer par l’action de l’Arcom sur le blocage des noms de domaine des sites de piratage. Depuis octobre 2022, l’Autorité a la possibilité de demander aux FAI français de bloquer l’accès aux sites miroirs des noms de domaines bloqués sans avoir à passer par un juge. Cela signifie que lorsqu’un site est bloqué par la justice, mais qu’une version alternative apparaît en ligne, celle-ci peut être très rapidement bloquée à son tour.
Le téléchargement direct, toujours la bête noire
Dans son rapport dédié au sujet, l’Arcom souligne qu’en l’espace de quelques mois, ce sont 166 sites miroirs qui ont été bloqués. Et lorsqu’un internaute se rend compte qu’il est facile à un site illicite bloqué, il a trois réactions : soit il abandonne sa recherche (46%), soit il recherche une solution gratuite (41%) qui peut se résumer à chercher un nouveau site illégal, utiliser un VPN ou chercher un code de partage, soit il se tourne vers une solution payante (13%), que cette dernière soit légale ou illégale.
« Le téléchargement direct connaît également une importante baisse du nombre d’utilisateurs (-21% par rapport à 2021) et reste le deuxième mode d’accès le plus utilisé par les internautes ayant des pratiques illicites (56 %, en hausse de 4 points par rapport à 2021) », explique le rapport. Face à cela, le streaming, qui reste privilégié par les internautes pirates à hauteur de 60%, a tout de même perdu 29% d’utilisateurs en 2022. On remarque donc une hausse de la pratique du téléchargement direct, qui s’explique en partie par le fait que les sites qui le proposent sont plus simples à dupliquer que ceux qui se focalisent sur le streaming.
En conclusion, même si l’Arcom affiche des résultats particulièrement encourageants, l’organisme a encore fort à faire pour éradiquer le piratage de contenus en France.