Les paléontologues, qui partent à la recherche de squelettes de dinosaures dans les sols du monde entier, peuvent désormais compter sur un tout nouvel outil qui devrait leur faciliter la vie : un radar très performant capable de détecter des objets enfouis sans avoir à creuser.
Parce que personne n’a encore trouvé la recette pour créer des raptors – même si certains voudraient bien manger de la viande de mammouth très bientôt, et pourraient même y arriver – nous avons encore besoin de paléontologues pour déterrer et identifier des dinosaures vieux de centaines de millions d’années. Comme on peut l’imaginer, cette démarche est longue et fastidieuse. Mais quand la technologie s’en mêle, c’est souvent du temps de gagné.
Un radar pour sonder le sol avant de creuser
Le géoradar est un outil qui est essentiellement utilisé dans les études de sol liées à la géotechnique, mais les archéologues ont déjà commencé à s’en emparer pour leurs recherches. Désormais, ce sont les paléontologues qui voient un intérêt certain à utiliser ce radar, employé pour sonder les sous-sols grâce à des impulsions d’ondes électromagnétiques. Lorsqu’elles entrent en contact avec un objet présent dans le sol, la propagation de ces ondes change, ce qui permet de produire une image en 2D qui met en avant la structure sous-terraine.
Les roches présentes en sous-sol ressortent, mais pas seulement : le géoradar, ou GPR (Ground Penetrating Radar) met aussi en avant d’éventuelles cavités, des ruines, des armes qui n’auraient pas explosé lors de conflits, mais aussi des fossiles. Par exemple, de dinosaures. On comprend donc facilement pourquoi cet outil est en train de devenir populaire au sein de la communauté scientifique.
Un outil non invasif qui a déjà fait ses preuves
L’un des outils du géoradar, c’est qu’il ne nuit pas à l’environnement : si le sondage par ondes ne donne rien, alors il n’y a pas à commencer à creuser, tout simplement. Par ailleurs, comme il indique précisément où sont les objets potentiellement intéressants, notamment des squelettes fossilisés potentiellement très fragiles, les paléontologues savent précisément où travailler et à quelle profondeur, ce qui limite grandement le risque d’endommager la trouvaille.
Dans un rapport publié en début d’année, un groupe de scientifiques ayant mené une expédition de recherche dans le désert d’Ica au Pérou exposent la découverte qu’ils ont faite à l’aide d’un géoradar. Il faut savoir que cet endroit du globe est l’un des plus riches en fossiles de vertébrés datant du Cénozoïque, l’ère géologique ayant débuté il y a 65,5 millions d’années. Durant leur exploration, ils ont utilisé un GPR qui leur a permis de détecter un squelette de baleine qui aurait bien pu passer inaperçu autrement, dans cette vaste étendue désertique.
D’autres recherches ont été réalisées ces dernières années, notamment en Toscane, en Italie, dans la région de Grosseto. Là-bas, c’est un squelette de metaxytherium subapenninum, une espèce de mammifère marin de l’ordre des siréniens qui a été mis en lumière par un géoradar. « Cette méthode non destructrice est un bon outil pour la découverte des ossements de vertébrés. En utilisant une antenne monostatique de 200 MHz, cette technique a permis de détecter la plupart des os du squelette (crâne, mandibule, vertèbres, côtes). Les ossements ont été mis en évidence par une zone spécifique constituée de réflecteurs électromagnétiques », explique l’étude.
En résumé, ce « radar à fossiles » pourrait permettre aux paléontologues de mettre le doigt sur toujours plus d’espèces éteintes et enfouies à des profondeurs variées. De quoi assurer encore de nombreuses décennies de découvertes, en attendant, bien entendu, que l’on puisse créer des raptors...