Dans un récent communiqué de presse, Apple estime avoir empêché plus de 2 milliards de transactions potentiellement frauduleuses au sein de l’App Store en 2022. L’entreprise se félicite notamment de sa politique très stricte en matière de validation d’applications.
Serait-ce un tacle à Google et à son environnement Android un peu trop permissif ? Dans un communiqué publié le 16 mai dernier, Apple indique avoir « stoppé plus de 2 milliards de dollars de transactions frauduleuses en 2022 » au sein de son App Store. La firme de Cupertino associe cette prise de risque évitée au refuse de 1,7 million d’applications soumises sur sa plateforme, et qui ne respectaient par les normes élevées de l’App Store en matière de confidentialité, de sécurité et de contenu.
Ouvert en 2008, l’App Store reste, aujourd’hui encore, l’un des marchés d’applications les plus fermés, et donc les mieux sécurisés. « Au fil des ans, Apple a amélioré ses systèmes pour surveiller en permanence et détecter rapidement la fraude aux comptes. En 2021, Apple a résilié plus de 802 000 comptes de développeurs pour activités potentiellement frauduleuses » explique la firme, qui ajoute que, « En 2022, ce nombre est tombé à 428 000 grâce en partie à de nouvelles méthodes et protocoles qui permettent à l’App Store d’empêcher la création de comptes potentiellement frauduleux. »
Apple de plus en plus sévère pour le bien de ses utilisateurs
Toujours selon la firme, en 2022, elle aurait protégé les utilisateurs de ses services de « près de 57 000 applications non fiables de vitrines illégitimes, qui n’ont pas les mêmes protections de confidentialité et de sécurité intégrées que l’App Store ». En d’autres termes, on parle ici d’applications qui redirigeaient les utilisateurs vers des sites extérieurs pour vendre ou proposer gratuitement des services. « Ces marchés non autorisés distribuent des logiciels nuisibles qui peuvent imiter des applications populaires ou les modifier sans le consentement de leurs développeurs. »
L’entreprise américaine est en guerre ouverte depuis des années pour conserver le verrouillage de sa plateforme. C’est d’ailleurs l’un des sujets de son combat judiciaire contre Epic Games, combat largement gagné lors du dernier verdict américain.
Dans le passé, l’App Store a pourtant laissé passer des applications vérolées, mais force est de constater que les mesures prises par Apple ont tendance à réduire les situations de ce genre ces derniers temps.
iOS bientôt moins protégé en Europe ?
Le timing de ce communiqué n’est sans doute pas dû au hasard. Si Apple vante les mérites de son marché d’applications savamment fermé et contrôlé, la firme de Cupertino va cependant devoir se faire à l’idée qu’iOS sera nettement plus ouvert à l’avenir, tout du moins en Europe. En effet, la loi de l’Union européenne sur les marchés numériques va obliger Apple à autoriser les magasins d’applications alternatifs à la fois sur les iPhone et sur les iPad. Comme l’expliquait Bloomberg en fin d’année dernière, cette petite révolution au sein de l’écosystème Apple devait entrer en application avec l’arrivée d’iOS 17, prévue en fin d’année.
L’entreprise américaine n’a pas d’autre choix que de se conformer à cette décision pour continuer à vendre ses produits en Europe. Cependant, elle affirme depuis longtemps que la démarche va exposer les utilisateurs d’iPhone et d’iPad à davantage de risques, et elle n’a sans doute pas tort. Cependant, ce sera aux utilisateurs européens de décider s’ils souhaitent télécharger leurs applications en dehors de l’App Store ou pas. Ce qui est sûr, c’est que s’ils décident de le faire, Apple ne pourra effectivement plus les protéger…