Depuis quelques années, les entreprises de la Tech se mènent une guerre diplomatique au nom de leur État d’origine. Un conflit ouvert qui se résume souvent à la rivalité entre la Chine et les États-Unis.
Une guerre entre entreprises
Si auparavant les superpuissances menaient la guerre de façon militaire, les choses ont changé. Peu à peu, nous sommes rentrés dans une sorte de guerre froide qui ne s’est jamais arrêtée. Les États attaquent à grand coup diplomatique, mais ne cachent pas leurs intentions.
Aujourd'hui les choses ont changé et le conflit se concentre autour des entreprises. Les multinationales possèdent un pouvoir colossal et la masse financière de pays développés. Ce sont donc elles qui représentent leur État d’origine et se posent comme le fer de lance diplomatique. Sauf que depuis quelques mois les tensions deviennent tellement importantes, que cela inquiète. Les conflits ne sont jamais bons pour les affaires, sauf lorsque cela vous permet de récupérer des parts de marché.
Aujourd’hui les choses ont changé et les pays occidentaux essayent de faire la paix avec la Chine. D’un côté l’administration Biden tente par vagues de réunions d'apaiser, tout comme l’Australie. Mais tout cela semble peine perdue, surtout quand dans le même temps Joe Biden signe des décrets pour limiter les investissements des entreprises américaines dans des secteurs clés en Chine.
Certaines entreprises ne voient pas la crise arriver
La période d'accalmie actuelle ne devrait pas durer. C’est un véritable paradoxe que nous vivons et les grandes entreprises ne semblent pas voir la menace arriver. On voit ainsi des entreprises en pleine croissance, alors que leur part de marché en Chine reste importante. Mais cela ne semble inquiéter personne :
- Micron : 10% de son chiffre d’affaires en Chine, mais en hausse de 22%
- Apple : 19% de son chiffre d’affaires en Chine, mais en hausse de 33%
- Broadcom Inc : 35% de son chiffre d’affaires en Chine, mais en hausse de 13%
- Qualcomm : 64% de son chiffre d’affaires en Chine, mais en baisse de 6%
En voyant ces chiffres, on constate bien que l'élastique va finir par craquer. Surtout quand la Chine se met à faire exactement comme les États-Unis en commençant une enquête contre Micron pour des raisons arbitraire. La Chine souhaite une souveraineté complète de ses technologies. Être dépendant de pays occidentaux c’est une menace pour eux.
Mais c’est surtout devenu une menace, car à tout moment il peut se passer la même chose qu’avec Huawei. Du jour au lendemain, se retrouver privé de la plupart de son activité. Sauf qu’il reste une chose sur laquelle la Chine n’a pas encore de souveraineté et il s’agit de la construction des machines pour fabriquer des puces ultrafines. Sans cela, elle ne sera pas autonome. Mais à tellement bloquer ces exportations, on se retrouve dans un système où la Chine a les moyens de ses ambitions et va parvenir à développer ses propres outils.
Tant que cette guerre froide des entreprises technologiques ne sera pas terminée, les investisseurs ne pourront pas être sereins. Cela implique donc moins de moyens et donc moins d’innovation. Finalement, tout le monde se retrouve perdant.