Sans grande surprise, l’intelligence artificielle commence à se faire une place dans le domaine du e-commerce. Amazon a trouvé le moyen d’en tirer parti pour livrer ses clients encore plus rapidement. Mais comment ?
Ces derniers mois, l’intelligence artificielle est arrivée sur toutes les bouches. Toutes les entreprises du domaine du high-tech (et pas seulement) cherchent à comprendre comment en tirer avantage pour leur business. Sans surprise, c’est aussi le cas du secteur du e-commerce. Et c’est Amazon qui se lance dans l’aventure.
L’entreprise américaine, fondée par Jeff Bezos, a connu des jours meilleurs. Elle a dû licencier massivement ces derniers mois, mais cela ne signifie pas qu’elle baisse les bras. Parmi ses objectifs, on trouve la volonté de rationaliser ses coûts de fonctionnement, et cela passe forcément par une optimisation de ses processus internes. L’IA est là pour aider !
L’intelligence artificielle pour accélérer les livraisons
Dans un entretien accordé à CNBC, Stefano Perego, vice-président du traitement des clients et des services opérationnels mondiaux pour l’Amérique du Nord et l’Europe chez Amazon, a donné quelques détails concernant la manière dont l’entreprise compte utiliser une intelligence artificielle pour gérer sa logistique.
L’objectif est simple : accélérer la livraison des commandes des clients d’Amazon. La firme propose déjà une livraison en 24 heures ou moins à des millions de clients Prime, mais cela ne suffit pas. Avec l’IA, Amazon peut agir encore plus vite, notamment en prenant en compte certaines contraintes géographiques, en optimisant la planification des itinéraires, mais aussi en gérant des contraintes en temps réel, comme la météo, par exemple.
Une meilleure gestion des stocks d’Amazon
Mais cette optimisation ne concerne pas uniquement la gestion de la livraison : celle des entrepôts est aussi un enjeu de taille. « Je pense qu’un domaine que nous considérons comme essentiel pour réduire les coûts de service est le placement des stocks », explique Stefano Perego.
« Vous connaissez sans doute la vaste sélection que nous offrons à nos clients. Imaginez à quel point la question qui vise à décider où stocker telle ou telle pièce est complexe. Il faut la placer de manière à réduire la distance de livraison et à augmenter la vitesse à laquelle elle parvient jusqu’au client. »
Amazon appelle cette démarche la « régionalisation » des stocks : l’objectif étant qu’un produit parcoure le moins de kilomètres possible avant d’être livré. Mais pour améliorer ce principe, l’entreprise a besoin de l’intelligence artificielle pour l’aider à déterminer combien de pièces doivent être stockées dans tel ou tel entrepôt, en tenant compte des usages et des habitudes d’achat dans une région spécifique.
Pour Stefano Perego, les efforts paient déjà : aux États-Unis, plus de 76% des commandes effectuées sont livrées depuis un entrepôt situé dans la région où vivent les clients. Cela assure une livraison rapide, mais aussi une empreinte carbone réduite. Aucune information n’est donnée concernant la situation européenne.
Amazon pour une « robotique collaborative »
L’entreprise américaine n’a pas attendu l’explosion de l’IA pour mettre de l’intelligence dans ses entrepôts. On y trouve déjà de nombreux robots, capables d’aller chercher eux-mêmes les produits commandés dans les stocks. Une intervention humaine reste toujours nécessaire durant le parcours.
Stefano Perego parle ainsi de « robotique collaborative ». Pour lui, les emplois des humains ne sont pas foncièrement en danger chez Amazon, mais travailler de concert avec des machines peut améliorer les conditions de travail. « En définitive, le type de travail qu’un employé sera appelé à faire dans un centre de distribution sera de plus en plus qualitatif », estime-t-il. « Les tâches lourdes et répétitives seront confiées aux robots, et c’est très bien. C’est une transformation, plus qu’un remplacement. »