L’industrie automobile est un peu sens dessus dessous en ce moment. Les prix fluctuent grandement et avec l’essor de la voiture électrique, tout se complique.
Acheter une voiture aujourd’hui = mauvaise idée
Selon les analystes de référence de Bloomberg, acheter une voiture neuve, c'est assumer des pertes en fermant les yeux sur l’avenir. Pour eux, les prix des voitures vont continuer à baisser dans les mois à venir et l'Europe est en grande partie responsable. L'un des exemples est fourni par Stellantis. Le conglomérat automobile a annoncé une augmentation de 14% de ses revenus par rapport au premier trimestre 2022. Cependant, la croissance n'a été que de 3% par rapport au trimestre précédent et son stock a grimpé en flèche de 21%. Et bien que cela puisse être pris pour une bonne nouvelle, les analystes ne partagent pas tout à fait cet avis.
En bourse, le groupe a enregistré un ajustement, avec une chute de 2,8% et un prix aussi bas n'a pas été enregistré depuis le 31 janvier de cette année. Selon Daniel Röska, analyste chez Bernstein, cela est dû à des chiffres de livraison plus faibles que prévu en Europe. Comme l'a recueilli Bloomberg, Ford a également donné des chiffres positifs pour le premier trimestre, mais a également chuté en Bourse. La raison : une possible baisse des prix.
À la fin, c’est l’économie européenne qui décidera
Pour comprendre les réactions des entreprises, il faut se tourner vers l'Europe. Le continent semblait se diriger vers la récession début 2023, après l'inflation brutale que nous subissons depuis l'année dernière. Les prévisions sont claires : moins il y a de disponibilité économique, moins il y a de demandes de véhicules. C'est quelque chose que BMW et Stellantis soulignaient en novembre, en expliquant que la demande de véhicules baissait de 8% dans la zone euro. En février, cependant, Bruxelles a écarté ces prévisions négatives et a souligné la croissance de l'économie européenne.
Les analystes et investisseurs qui suivent le marché automobile ne semblent, cependant, pas satisfaits. Chez Bloomberg, ils suggèrent que Tesla augmentera son stock et que les prix chuteront, dans le but d'accélérer la demande de véhicules. Si les autres entreprises sont également compromises, elles feront de même, soulignent-ils. Toutefois, les perspectives pour les marques européennes sont mitigées. Stellantis souligne qu'ils sont prêts pour un second semestre où les prix baissent et Mercedes assure que la demande de commandes en Europe est à la traîne, par rapport à l'évolution des États-Unis ou de la Chine.
Chez Renault, en revanche, ils annoncent des prévisions contradictoires. Fabrice Cambolive, PDG de la marque Renault, a souligné qu'ils réfléchiraient à une baisse de prix pour repositionner leurs voitures électriques, en réponse à Tesla. Quelques jours plus tard, Thierry Piéton, directeur financier du groupe Renault, assurait qu'ils ne baisseraient pas les prix, quitte à augmenter les ventes à court terme. Une situation bien floue en somme…