La NASA ne vise pas que l’espace : elle vise aussi le ciel et s’intéresse aux avions électriques. Elle a récemment présenté le X-57 Maxwell, un avion électrique ambitieux et curieux qui pourrait bien faire avancer les choses dans le domaine.
Les expérimentations autour des avions électriques se multiplient à travers le monde. Les États-Unis s’avèrent très actifs sur le sujet, ce qui peut sembler paradoxal puisque c’est loin d’être le pays dans lequel circulent le plus de véhicules électriques. Cependant, le secteur de l’avion y est très développé, et nombreuses sont les entreprises qui visent la neutralité carbone dans les années à venir.
La NASA a décidé de s’en mêler. L’agence spatiale américaine travaille, depuis quelques années déjà, au développement du X-57 Maxwell. Il s’agit d’une variante de l’avion italien Texnam P2006T, dont le nom rend hommage au physicien James Clerk Maxwell. Et les ambitions de la NASA sont intéressantes.
Un avion électrique qui ne passe pas inaperçu
L’une des particularités du X-57 Maxwell, c’est qu’il est équipé de pas moins de 14 moteurs. Cette présence n’est pas courante sur les avions, mais selon la NASA, c’est nécessaire pour compenser le fait que les modèles électriques sont moins puissants que les modèles plus classiques, qui fonctionnent au kérosène. « Les moteurs électriques sont plus petits, plus silencieux et plus légers, mais transfèrent moins de puissance que les moteurs à combustion. Ainsi, le X-57 dispose de 14 moteurs électriques au lieu de deux moteurs à pistons ! », explique la NASA. Dans le cas du X-57 Maxwell, c’est une batterie de 460 volts qui est requestionnée pour alimenter l’ensemble de la motorisation.
À l’usage, deux moteurs sont placés au bout des ailes de l’avion : ces dernières ont d’ailleurs été raccourcies par rapport au Texnam P2006T. Les 12 autres moteurs sont quasiment réservés exclusivement à gérer les processus de décollage et d’atterrissage.
« Les moteurs et les hélices à haute portance sont conçus pour s’activer, avec les moteurs de croisière en bout d’aile, pour faire décoller ce X-plane. Lorsque l’avion se stabilise pour le mode croisière, les moteurs hypersustentateurs se désactivent, et les cinq pales d’hélice de chaque moteur s’arrêtent alors de tourner et se replient dans les nacelles, de sorte qu’elles ne créent pas de traînée indésirable pendant la croisière. Les deux moteurs de croisière en bout d’aile maintiendront le vol pendant cette phase du vol. Au moment d’atterrir, les moteurs se réactiveront et la force centrifuge entraînera le déploiement des pales de l’hélice et créera la portance appropriée pour l’approche et l’atterrissage. »
LA NASA vise les vols très courts
La NASA travaille sur le X-57 Maxwell depuis la moitié de la précédente décennie. Le premier vol expérimental a eu lieu en 2018 et, depuis, les scientifiques de l’agence n’ont eu de cesse de perfectionner cet avion pas comme les autres. Les vols expérimentaux se multiplient, mais la grande question est bien évidemment de savoir si cet avion sera en mesure de voler dans des conditions réelles dans les années à venir.
En 2023, l’agence spatiale américaine prévoit de réaliser le premier véritable vol d’essai avec le X-57, ce qui devrait marquer une étape cruciale dans son développement. Cependant, le destin commercial de cet avion électrique reste encore incertain. Et même s’il venait à transporter un jour des passagers, ce ne serait que sur de courtes distances, puisque son autonomie ne dépasse pas les 160 kilomètres : cela correspond à environ une heure de vol.
L’avion de la NASA pourrait donc être utilisé pour les vols très courts, mais cela représenterait déjà une importante avancée dans le secteur de l’aviation. C’est un sujet à suivre de très près !