YouTube, la plateforme de streaming vidéo de Google, est bien décidée à mettre un terme à l’utilisation massive des adblockers sur ses pages. Certains utilisateurs du service ont commencé à en faire les frais : difficile de zapper les publicités, à moins que…
« Les bloqueurs de publicités ne sont pas autorisés sur YouTube » : voici le message que certains internautes américains ont vu apparaître, ces derniers jours, lorsqu’ils tentaient d’accéder à la plateforme de vidéo en streaming depuis leur navigateur habituel. À moins de désactiver leur adblocker, ils ne pouvaient pas accéder au contenu de la plateforme.
Une autre option proposée par YouTube : payer !
Cependant, YouTube laisse un autre choix aux internautes qui voient apparaître ce message : payer pour s’abonner à YouTube Premium. L’intégralité du message affiché est plutôt claire :
« Il semble que vous utilisez un bloqueur de publicités. Les publicités permettent à YouTube de rester gratuit pour des milliards d’utilisateurs à travers le monde. Vous pouvez vous passer des publicités avec YouTube Premium et les créateurs seront toujours rétribués grâce à votre abonnement. »
En résumé, il existe une solution légale de voir disparaître les pubs sur YouTube : il suffit de payer un abonnement mensuel pour cela. La plateforme met en avant la rémunération des créateurs de contenu, mais elle est tout aussi impactée financièrement par l’utilisation massive de bloqueurs de publicités, puisque l’affichage publicitaire est une partie importante de sa propre rémunération.
Un test mondial qui pourrait être déployé plus largement
« Nous menons une petite expérience à l’échelle mondiale qui invite les téléspectateurs avec des bloqueurs de publicités activés à autoriser les publicités sur YouTube ou à essayer YouTube Premium », a déclaré un porte-parole de YouTube au site Bleeping Computer. « La détection des bloqueurs de publicités n’est pas nouvelle, et d’autres éditeurs demandent régulièrement aux téléspectateurs de désactiver les bloqueurs de publicités », se justifie le service.
Le fait que YouTube cherche activement à pousser son abonnement Premium peut facilement se comprendre. Alphabet, la maison mère de YouTube, a récemment déclaré que la plateforme accusait sa troisième baisse de revenus publicitaires trimestriels consécutive. Une situation qui s’explique notamment par la volatilité du marché de la publicité en ligne.
L’objectif : pousser YouTube Premium
Dans le même temps, YouTube Music et YouTube Premium ont dépassé les 80 millions d’abonnés à la fin de l’année 2022, ce qui représente une hausse de 30 millions d’abonnés en un an, soulignait Variety à l’époque. Google voit donc dans ces formules payantes une solution de régler ses soucis de rentabilité.
La véritable question est de savoir si les adeptes d’Adblock et consorts seraient prêts à payer pour utiliser YouTube, et là-dessus, rien n’est moins sûr. Ces derniers temps, la plateforme a multiplié les initiatives pour afficher des publicités plus longues et non désactivables devant ses vidéos, ce qui explique sans doute pourquoi l’utilisation des bloqueurs de publicité se veut intense sur YouTube. Forcer la main des utilisateurs du service pourrait renforcer leur défiance vis-à-vis de la plateforme, plutôt que de leur donner envie de passer à la caisse… Notons que, pour l’heure, la France semble épargnée par ce test, mais cela pourrait rapidement changer.