Si vous n’aimez pas les serpents, vous n’allez sans doute pas apprécier le nouveau robot de la NASA. Pourtant le EELS, c’est son nom, pourrait s’avérer très utile pour l’exploration spatiale dans les années à venir.
La NASA a certes la Lune en ligne de mire pour les prochaines années avec ses différentes missions Artemis, mais l’agence spatiale américaine vise aussi bien plus loin. Elle compte bien explorer d’autres astres, ce qui comprend les lunes de Saturne. Mais là-bas, il n’est pas question d’envoyer des astronautes : ce sont des robots qui vont se charger de l’exploration. Mais quels robots ? Là est la question.
Car les lunes de Saturne sont des lieux où la glace domine. Par conséquent, tous les robots ne sont pas aptes à s’y déplacer. C’est pourquoi la dernière création du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA a une forme évocatrice, mais tout de même étonnante.
Un robot en forme de serpent imaginé par la NASA
L’Exobiology Extant Life Surveyor, ou EELS en abrégé, est un robot en forme de serpent. Si vous n’aimez pas les reptiles, il va peut-être vous mettre la chair de poule ! Et pourtant, son look, sa taille et sa faculté à onduler comme un véritable serpent en font le candidat idéal à l’exploration des horizons lointains… et givrés.
L’objectif d’EELS n’est pas seulement de ramper à la surface : les ingénieurs du JPL estiment qu’il sera parfait pour se faufiler dans les crevasses souterraines des planètes lointaines. « Il existe des dizaines de manuels sur la conception d’un véhicule à quatre roues, mais il n’existe aucun manuel sur la conception d’un robot serpent autonome pour aller audacieusement là où aucun robot n’est allé auparavant », explique Hiro Ono, chercheur principal EELS au JPL. « Nous devons écrire le nôtre, et nous sommes en train de le faire ».
En ce moment, les chercheurs testent le robot-reptile sur Terre, dans des zones enneigées, mais aussi dans le sable. Car il pourrait bien faire ses débuts sur la Lune dans les années à venir.
Un robot particulièrement intelligent
Selon Matthew Robinson, chef du projet EELS au sein du JPL, l’EELS a « la capacité d’aller à des endroits où aucun autre robot ne peut se rendre ». « Bien que certains robots soient meilleurs sur un type de terrain particulier ou sur un autre, l’idée est de donner à l’ELLS la capacité d’aller vraiment partout. »
Les ingénieurs du laboratoire travaillent sur ce robot depuis 2019, et ils ont multiplié les prototypes. L’EELS mesure aujourd’hui 4 mètres de long pour environ 100 kg. Il est divisé en dix segments qui fonctionnent de manière indépendante, et donne au robot son excellente mobilité. Par ailleurs, les ingénieurs ont doté EELS d’un système lui permettant d’analyser son environnement de manière autonome, pour lui permettre de calculer les risques de ses déplacements, et gérer d’éventuels problèmes par lui-même. « Imaginez une voiture roulant de manière autonome, mais il n’y a pas de panneaux d’arrêt, pas de feux de circulation, pas même de routes. Le robot doit comprendre quelle est la route idéale et essayer de la suivre », résume Rohan Thakker, responsable de l’autonomie du projet.
Pour ce faire, le robot est notamment équipé d’un LiDAR et de quatre paires de caméras. Il est capable d’utiliser des impulsions laser pour créer une carte 3D de son environnement (oui, un peu comme un aspirateur-robot, mais en plus high-tech).
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire de l’EELS le robot-serpent idéal de la NASA. Mais le projet est en bon chemin et, à terme, les ingénieurs du JPL seront en mesure de personnaliser le robot en le dotant des outils scientifiques adaptés à chaque mission. C’est peut-être ce reptile mécanique qui fera les prochaines découvertes déterminantes dans l’espace.