L’essor fulgurant de l’IA accélère de manière colossale son développement. Et c’est pour ces raisons que des instances (Union Europénne) et des plateformes (Spotify) commencent à se poser de sa régulation.
L’Union Européenne veut enfin mettre des règles en place pour l’IA
En l’espace de quelques mois, l’intelligence artificielle est presque devenue omniprésente dans notre quotidien. Les travaux d’OpenAI sur ChatGPT ont poussé les grosses entreprises de la Tech à rejoindre le mouvement, à tel point qu’aujourd’hui tout le monde sait plus ou moins ce qu’est un modèle de langage dopé à l’intelligence artificielle. Mais même si ses outils constituent une avancée technologique non négligeable, certains acteurs commencent tout de même à se poser la question de sa régulation. C’est le cas de l’Union Européenne qui compte adopter ce jeudi 11 mai une position commune par vote pour encadrer l’IA.
Ce projet est dans les petits papiers de l’instance depuis avril 2021 et traine au Parlement où s'affrontent les partisans d'une régulation maximum et ceux qui prônent un laxisme pour son développement. Mais comme nous vous l’expliquions juste au-dessus, l’arrivée de ChatGPT a tout changé et c’est pourquoi la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager veut aller vite dans ce processus de régulation. Mais vous savez quoi ? L’IA n’embête pas que les grosses instances mondiales.
Spotify dit stop aux musiques illégales créées avec l’IA
Si l’Union Européenne compte réguler l’IA de manière rapide et efficace, de son côté, la plateforme de streaming numéro 1, Spotify, commence à supprimer des milliers de chansons générées par l'intelligence artificielle de sa plateforme. Ces dernières étaient produites par Boomy, une société suédoise de distribution de musique qui utilise l’IA pour créer des chansons sans l'aide d'artistes humains. Et selon Spotify, ces chansons ne respectent pas les normes de qualité de la plateforme, ce qui les rend inappropriées pour une écoute publique. De plus, il semblerait que les chansons en question n'aient pas été correctement signalées en tant que générées par l'IA, ce qui a conduit certains utilisateurs à se demander si les chansons étaient en réalité produites par de vrais artistes.
De son côté, Boomy a déclaré que les chansons ont été créées comme une expérience pour tester les capacités de l'IA dans la production de musique. L'entreprise se défend également sur le fait que les chansons ont bien été marquées comme générées par l'IA et que les utilisateurs ont été avertis de leur nature expérimentale. Pour autant, et bien que l'utilisation de l'IA dans la production de musique soit en constante évolution, ces chansons n'ont visiblement pas réussi à convaincre les auditeurs. Et c’est donc pour maintenir la qualité de son offre musicale que Spotify a décidé de les retirer de sa plateforme.
Une décision compréhensible puisque Boomy générait des revenus d’écoute grâce à des bots chargés « d’écouter » en boucle les fausses chansons. La régulation des contenus à base d’IA (et de l’IA en général) semble donc bel et bien avoir commencé, et ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, si l’on veut que cet outil se développe sans nuire aux personnes morales ou physiques qui l’utilisent.