Disparu des radars depuis près de deux ans, Jack Ma, fondateur d’AliExpress, longtemps salué par la Chine pour sa réussite, a récemment fait son retour sur les devants de la scène. Mais plus question de la gigantesque place de marché aujourd’hui : l’homme d’affaires s’est reconverti d’une étonnante façon.
Vous souvenez-vous de Jack Ma ? Ce milliardaire chinois a bâti sa fortune en créant, dès la fin des années 1990, une plateforme de e-commerce au rayonnement mondial : Alibaba.com. La version « grand public » que ce service vous parle peut-être davantage : il s’agit d’AliExpress.
Pendant plus d’une vingtaine d’années, Jack Ma a été présenté comme un modèle de réussite par le gouvernement chinois. Mais tout a basculé il y a environ deux ans et demi lorsque le milliardaire, alors à la tête d’un vaste groupe, s’est retrouvé dans le collimateur des autorités après avoir publiquement critiqué le régulateur chinois. Les autorités du pays avaient alors mis un coup d’arrêt brutal à l’introduction d’Ant Group à la bourse de Hong Kong, tandis qu’Alibaba, la maison-mère du groupe, s’est vu écoper d’une amende de 18,2 milliards de yuans (2,3 milliards d’euros) pour abus de position dominante. De quoi provoquer la chute de celui qui a longtemps été surnommé le « crocodile du Yangtze ».
Suite à cette véritable débâcle, Jack Ma s’est fait discret. En 2019, il a quitté la direction de son groupe, tandis qu’en janvier 2023, il a cédé le contrôle d’Ant Group. A 58 ans, le milliardaire cherchait à rebondir concrètement, et il semble qu’il ait désormais trouvé sa nouvelle voie.
Jack Ma, d’AliExpress à l’université de Tokyo
En début de semaine, la nouvelle est tombée : l’ancien businessman chinois se reconvertit en professeur d’université. Et pas n’importe où : il va travailler au Tokyo College, soit la prestigieuse université de Tokyo. On pourrait croire que l’université est un univers nouveau pour Jack Ma, mais dans les faits, il n’en est rien : au début de sa carrière, il a été professeur d’anglais pendant huit ans à l’université Dianzi de Hangzhou. Il s’agit donc davantage d’un retour aux sources.
Jack Ma « partagera sa riche expérience et ses connaissances novatrices en matière d’entrepreneuriat, de gestion d’entreprise et d’innovation » à travers des séminaires qui accueilleront à la fois des étudiants et du personnel de l’université. Il « mènera des recherches et des projets communs » avec des membres de l’établissement, notamment dans le domaine « de l’agriculture durable et de la production alimentaire ». Un vaste programme, loin des activités d’Alibaba.
Il semble acquis que Jack Ma est persona non grata en Chine, et ce même s’il a fait une apparition dans le pays en mars dernier, pour visiter une école fondée par les partenaires d’Alibaba. Dans les faits, le milliardaire vit au Japon depuis déjà plusieurs mois, il n’est donc pas étonnant qu’il y ait des projets d’avenir.