Un grand changement pourrait se préparer et bouleverser le marché de la production de puces électroniques. La Chine devient le pays mal-aimé et c’est au tour de l’Allemagne d’envisager de réduire sa dépendance à l’empire du milieu.
La Corée du Sud double la Chine ?
La production de puces électroniques est un des marchés les plus importants du monde de la high-tech. Quasiment l’intégralité des appareils technologiques que nous utilisons en possèdent une. C’est le cœur de leur intelligence, et leur quantité ne cesse d’augmenter. En mars dernier, un rapport de l’organisation SEMI a présenté les pays dépensant le plus d’argent dans l’achat d’équipement de fabrication de puces.
Qui dit dépenses dans ces équipements dit projets de développement de la production de ces puces. Dans le rapport, une prédiction sur 2023 et 2024 montre un changement important : la Corée du Sud passerait devant la Chine concernant ces dépenses, toujours derrière Taiwan, premier. Le pays du matin calme augmenterait son total de 41,5% pour passer à 21 milliards de dollars, là où la Chine ne monterait que de 2% (16,6 milliards).
L’Allemagne, nouveau pays s’éloignant de la Chine
Pourquoi un tel changement de situation ? On se retrouve encore avec un pseudo-conflit entre la Chine et les USA, ces derniers ayant appliqué des restrictions limitant la capacité de la Chine à obtenir du matériel américain pour fabriquer des puces. N’étant pas le seul pays à l’avoir fait, le Japon et les Pays-Bas s’étaient eux aussi éloignés de l’empire du milieu avec des politiques similaires.
Du côté de l’Allemagne, ça se creuse les méninges. D’après un rapport de Bloomberg, l’Allemagne prévoit de limiter les exportations qu’elle réalise vers la Chine sous forme de matériaux chimiques utilisés dans la fabrication de ces fameux semi-conducteurs. Berlin est en pleine réflexion et pourrait passer à l'action rapidement. L’objectif final est clair : réduire nettement la dépendance avec Pékin.
Comment est-ce que l’Allemagne s’y prendrait ? Il existe une catégorie de bien sous l’Union Européenne appelé “bien à double usage ”. Il s’agit d’un bien, logiciel ou technologie pouvant être utilisé à la fois par les civiles et les militaires. Cette classification spéciale permettrait à l’Allemagne d’appliquer un contrôle plus strict sur les produits chimiques qu’elle envoie en Chine, et ainsi limiter facilement son exportation.
Il s’agirait de la première restriction appliquée par l’Allemagne sur la Chine, et affecterait évidemment quelques entreprises allemandes dans leur business comme Merck ou BASF. Mais d’un autre côté, cela attire les entreprises étrangères comme TSMC, le plus grand producteur de puces, qui a exprimé son intérêt pour la construction d’une usine dans la région de Saxe, probablement pour éviter ce genre de restriction et continuer de recevoir les composants chimiques de l’Allemagne.
L’intérêt de l’Allemagne de réduire sa dépendance avec le géant asiatique converge avec son allié les USA. Hâte de voir quel sera le prochain chapitre de cette guerre des puces.