Des chercheurs américains ont développé un écran OLED qui peut se remplir de liquide pour former des boutons tactiles. Une technologie qui pourrait trouver sa voie sur les écrans connectés dans les années à venir, pour ouvrir de nouvelles perspectives en matière d’interactions.
Aujourd’hui, face à un écran qui tient dans la main, nous avons tous le même réflexe : le toucher pour profiter de commandes tactiles. Et il faut bien l’admettre, nous ne sommes que très rarement déçus sur ce point ! On peut même se demander quel serait le niveau suivant de l’écran tactile, tant les modèles présents aujourd’hui dans notre quotidien semblent satisfaisants. Il est possible que des chercheurs du Future Interfaces Group (FIG) de l’Université Carnegie Mellon aient trouvé la réponse à cette question.
Un écran OLED tactile capable de se remplir de liquide
Craig Shultz et Chris Harrison ont mis au point un écran tactile OLED doté d’une étonnante particularité : il est capable de se gonfler de liquide pour laisser apparaitre des reliefs qui forment des touches à sa surface. Lorsqu’un élément présent à l’écran nécessite la mise en avant d’une commande spécifique, le relief est capable de se créer en une seconde environ.
L’écran OLED en question est doté de petites chambres contenant un liquide qui peut être pompé ou évacué pour créer des boutons tactiles. Lorsque le liquide est pompé dans une chambre, la surface de l’écran se soulève pour former un bouton en relief. En évacuant le liquide, le bouton redevient plat et se fond dans l’écran, comme si rien ne s’était passé.
Cette technologie, nommée « Flat Panel Haptics », pourrait notamment être utilisée pour personnaliser des commandes au sein d’applications spécifiques, mais aussi pour créer des claviers et des contrôleurs virtuels, par exemple.
Une technologie encore au stade expérimental
Ce type de technologie n’est pas totalement nouvelle, puisque dès 2012, Tactus Technology explorait déjà cette piste au sein d’un prototype. Cependant, le procédé des chercheurs du FIG s’avère nettement plus poussé, mais aussi beaucoup plus précis et plus fin à intégrer dans un écran. « Le principal avantage de cette approche est que l’ensemble du système mécanique existe dans un facteur de forme compact et mince », explique la vidéo de présentation. « Les différents éléments ont une épaisseur inférieure à 5 mm tout en offrant toujours un déplacement de 5 mm. De plus, ils sont autonomes, alimentés uniquement par une paire de câbles électriques et une électronique de commande. Ils sont également légers et ils sont capables d’une force suffisante pour résister à l’interaction de l’utilisateur. »
Pour l’heure, il reste encore beaucoup à faire pour optimiser le potentiel de cette technologie : les chercheurs comptent notamment affiner la quantité de formes disponibles, ainsi que l’épaisseur des boutons. Mais les possibilités d’usage sont nombreuses, et cela pourrait même impliquer l’écriture en braille, qui nécessite des reliefs précis. On visualise bien à quel point une telle innovation pourrait changer le quotidien de nombreuses personnes si elle venait à se concrétiser à l’avenir.