Un chauffeur est licencié par le service RH géré par une intelligence artificielle chez Uber. Le problème est que l’entreprise n’a jamais justifié cet arrêt de collaboration et surtout la raison semble improbable. Après une bataille juridique, il a enfin remporté.
Quand une IA prend le pas sur la gestion des employés
Dans le journal The Guardian , on découvre une histoire qui fait froid dans le dos. Un chauffeur se fait licencier pour une raison extrême, sans avoir aucun recours. Logique : le service des ressources humaines est géré par une intelligence artificielle chez Uber…
Un couac que Alexandru Iftimie, l’ex-chauffeur Uber, ne souhaite pas laisser passer. Il attaque ainsi en justice Uber pour licenciement abusif.
Mais il faut déjà remettre du contexte sur l’histoire d’Alexandru. Originaire de Roumanie, il est arrivé au Royaume-Uni il y a sept ans. Il devient chauffeur Uber et commence à s’en sortir mois après mois. Quand la pandémie éclate, il arrive enfin à en vivre. Mais d’un seul coup il reçoit un message inquiétant : “Nous avons détecté une activité frauduleuse, donc vous devez arrêter ou vous serez viré”
Il décide d’ignorer le message en se disant que c’est sûrement une erreur. N’ayant rien fait de mal, il n’imagine pas la suite. Il faudra attendre deux semaines pour avoir un second message plus inquiétant : “c'est le dernier avertissement. Une fois de plus et vous avez terminé.”
Le chauffeur réagit et se fait exclure
Après avoir reçu ce deuxième avertissement, Alexandru contacte le service d'assistance des chauffeurs. Sauf que la réponse qu’il reçoit est plus qu'étonnante. La raison est qu’il aurait fait un détour de son itinéraire, sans le facturer au client.
Pouvez-vous imaginer à quel point il a été difficile d'expliquer à un opérateur Uber que le tunnel de Blackwall a été fermé lors d'un trajet, et que j'ai donc dû faire un long détour ?
Mais cela n’a pas suffi et il s’est retrouvé banni de l’application Uber. Ce qui reste étonnant, car il n’y avait rien de frauduleux et surtout s’il y avait une autre raison, il fallait la justifier. C’est là qu’il décide de les attaquer en justice.
Une procédure judiciaire pour obtenir gain de cause
La seule solution a donc été d’attaquer en justice Uber. Avec l'aide des syndicats, l'App Drivers and Couriers Union, ils ont demandé à avoir les données qui ont justifié le licenciement.
Juste avant que la procédure arrive devant le tribunal, Uber a tenu à s’excuser. Mais le problème est que le dommage est fait. Heureusement pour Alexandru, il s’est lancé dans des études et a rebondi dans sa vie. Son objectif est ainsi de permettre aux autres chauffeurs désactivés par erreur par l’IA de pouvoir être réintégrés.