L'avènement de l'intelligence artificielle amène de nombreuses entreprises à s'appuyer sur la technologie pour réaliser diverses tâches. Toutefois, on ne s'attendait pas forcément à ce que celle-ci soit directement utilisée pour faire office de patron.
Une pseudo-intelligence artificielle pour rentabiliser des gains en crypto
Si l'intelligence artificielle peut s'avérer particulièrement utile dans l'exécution de certaines activités, elle donne aussi parfois des idées farfelues à des entités malveillantes.
Mercredi dernier, le département californien de la protection financière et de l'innovation (DFPI) a révélé plusieurs affaires violant les lois californiennes. Et pour cause, les cinq entreprises mises en cause utilisent l'intelligence artificielle à des fins vraisemblablement frauduleuses, comme le rapporte Forbes.
"Les escrocs profitent du récent buzz autour de l'intelligence artificielle pour attirer les investisseurs dans de faux stratagèmes", a déclaré Clothilde Hewlett, commissaire du DFPI.
Le mode opératoire est visiblement similaire chez chacune des entités. Afin de promouvoir des placements avantageux en actifs non référencés et cryptomonnaies, celles-ci ont centré leur marketing autour d'une intelligence artificielle imaginaire.
"Le discours était simple : les investisseurs ont été informés que s'ils investissaient des fonds, ces entités utiliseraient leurs connaissances, leurs compétences, leur expérience et leur intelligence artificielle pour échanger des actifs cryptographiques et générer des profits incroyables pour les investisseurs. Dans chaque cas, ces affirmations sont fausses." rapporte le communiqué de la DFPI.
L'une d'entre elles aurait même poussé l'utilisation de l'IA à son paroxysme, offrant un scénario digne d'un épisode de Black Mirror…
Le PDG d'une entreprise crypto s'avère être une IA
Maxpread Technologies et Jan Gregory Cerato, une société vendant des placements en cryptomonnaies avantageux boostés par une prétendue IA a trouvé une solution pour le moins étonnante afin d'attirer les clients. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les dirigeants ont essayé de duper les utilisateurs en mettant à la tête de l'entreprise un PDG imaginaire.
"Pour apparaître comme une entreprise légitime, l'entité a engagé un acteur pour jouer le rôle de son PDG fictif." explique le DFPI dans son communiqué.
À travers une vidéo de 7 minutes, l'homme chauve et barbu d'une quarantaine d'années se présente comme Michael Vanes, le PDG de Maxpread Technologies.
Seulement, la DFPI aurait démasqué l’identité du PDG : il s’agissait finalement d’une IA. Le pseudo-patron de l’entreprise a été généré de toute pièce par le logiciel de création d’avatar ultra-réaliste Synthesia, comme l’explique Elizabeth Smith à Forbes.
Précisément, les escrocs présumés ont eu recours au modèle d'avatar surnommé « Gary » sur le site de Synthesia. Ils auraient ensuite transmis un script à celui-ci dans l'objectif de promouvoir leurs activités tout en restant anonymes.
Cette affaire inquiétante peut évidemment donner un aperçu des potentielles arnaques du futur, bien que cela soit déjà une réalité. En effet, depuis ces dernières années, l'utilisation de « DeepFakes » - des vidéos usurpant l'identité de personnes bien réelles à des fins frauduleuses – est en recrudescence.