Les constructeurs européens veulent stopper l'Euro 7. Du moins, l'Euro 7 qui est, pour le moment, proposé. Les nouvelles limites maximales d'émissions ne convainquent pas certaines entreprises qui assurent que les efforts économiques seront excessifs pour une amélioration infime de la qualité de l'air.
Les constructeurs européens s’inquiètent pour l’avenir de l’industrie
L’industrie automobile européenne n’est clairement pas d’accord avec les prochaines normes que comptent mettre en place les institutions du continent. Et cette fois, c’est l’ACEA, l'association qui regroupe les constructeurs automobiles européens, qui affirme que l'Euro 7 portera un coup sévère à l'avenir de l'industrie automobile sur le vieux continent. Selon ses calculs, d'ici 2035 - année où la vente de nouveaux véhicules équipés de moteurs à combustion sera interdite - à peine 10 % du parc total de véhicules européens seront équipés de moteurs à combustion conformes à la nouvelle norme antipollution.
Les voitures entrant dans le champ d'application de la norme Euro 7 ne représenteront que 10 % des véhicules circulant sur les routes de l'UE en 2035. Une étude récente estime que cela se traduira par une réduction de 4 % au maximum des émissions d'oxydes d'azote (NOx). ACEA
Les constructeurs estiment que le parc total de véhicules sur les routes de l'UE en 2035 sera supérieur à 310 millions, dont un peu plus de 31 millions seront des voitures équipées de moteurs à combustion conformes à la norme Euro 7. Depuis quelques mois l'ACEA milite pour des changements : soit les limites de l'Euro 7 sont assouplies, soit il faut faire l'impasse sur ce règlement. De plus, l’association assure que la Chine mise depuis longtemps sur la voiture électrique et que, si l'idée est d'adopter cette technologie comme seule voie à l'avenir, l'Euro 7 est un frein.
L’Euro 7 ne donnera pas satisfaction
Chez l’ACEA, ils assurent que les nouvelles limites d'émission n'auront guère d'impact sur la qualité générale de l'air. Selon leurs résultats, même si les nouvelles voitures sont conformes à la norme Euro 7, la réduction globale des particules d’oxydes d'azote (NOx), parmi les particules les plus nocives pour l'homme, sera de 4 %. L'idée de cette norme est de limiter les émissions de NOx à 60 mg/km pour toutes les voitures particulières (essence et diesel). À côté de ça, le contrôle des particules pourrait aussi s’étendre aux freins, tout en sachant qu’il faudra composer avec le plan Fit for 55 de l’UE. Mais toutes ces limites sont, selon les constructeurs, une chimère.
Parmi les arguments que les constructeurs avancent pour retarder l'Euro 7, il y en a un bien précis qu'ils ont pris comme bannière : l'augmentation du coût des véhicules. « Par exemple, selon les estimations de certains constructeurs, le prix moyen d'une nouvelle voiture pourrait augmenter de 2 000 euros, ce qui exercerait une pression financière supplémentaire sur les consommateurs européens déjà confrontés aux coûts élevés de l'énergie et aux pressions inflationnistes. » Les entreprises savent que c'est l'un des problèmes qui préoccupent le plus les consommateurs qui souhaitent depuis des années que le prix des voitures cesse d'augmenter.
Le problème est qu'avec l'augmentation du coût des véhicules et avec l'obligation d'électrifier sévèrement les différentes motorisations, certains véhicules utilitaires finissent par disparaitre. Les goûts des consommateurs et les nouvelles exigences rendent les choses très difficiles pour la voiture abordable, à tel point qu’il n’en existe presque plus aujourd’hui…