Quand deux stars, comme Drake et The Weeknd, sortent un hit, c’est toute la planète qui s’affole. Avec Heart on My Sleeve, les deux artistes ont créé un buzz sans même être au courant, puisqu’ils ne sont même pas à l’origine de cette chanson.
Drake et The Weeknd ont défié la chronique sans même le savoir
La dernière chanson de Drake & The Weeknd, Heart on My Sleeve, a été un succès retentissant. 625 000 de streams sur Spotify, 275 000 de vues sur YouTube et le meilleur de tous, 15 millions de vues sur TikTok et plus de 20 millions de réactions sur Twitter. Le problème est que la chanson était fausse : un utilisateur nommé Songwriter977 l'a créée en utilisant l'intelligence artificielle, et comme indiqué par Axios, cela a généré une situation bizarre qui nous donne peut-être un aperçu de ce que l’avenir nous réserve.
La formation à l'intelligence artificielle générative utilisant la musique de nos artistes représente à la fois une violation de nos accords et une violation du droit d'auteur. Universal Music Group
Mais chez Universal Music Group (UMG), on ne plaisante pas. En effet, dès qu’ils ont découvert ce qui se passait, ils ont commencé à envoyer des lettres de mise en demeure avec des menaces légales pour arrêter les services d'hébergement. Sur TikTok, par exemple, plus de 1 000 résultats ont disparu, savant que la même chose s'est produite sur les services qui avaient également proposé la musique, comme Apple Music, Deezer, Tidal ou encore Spotify et YouTube. Néanmoins, si on cherche bien, certaines versions sont encore disponibles.
Une chanson créée par l’IA qui fait débat
La vérité derrière tout ça, c’est qu’il ne s’agit pas d'une copie aveugle d'une chanson, mais plutôt d'une œuvre dérivée qui reproduit les voix des deux artistes. Problème : leurs chansons sont protégées par des droits d'auteur certes, mais qu’en est-il de leurs voix ? Le fait est que ces IA génératives sont capables d'imiter la manière d'écrire, de peindre ou de chanter de toutes sortes de personnes et d'artistes célèbres. Le véritable débat porte maintenant sur la façon dont les entreprises forment ces modèles d'IA. Certaines le font d’ailleurs en utilisant indistinctement et sans autorisation des œuvres protégées par le droit d'auteur et avec des ensembles de données qui sont publics, mais auxquels leurs créateurs pourraient ne pas vouloir donner accès.
Ce qui s'est passé avec la fausse chanson de Drake et The Weeknd n'est peut-être donc que le début d'une véritable révolution dans le monde de la musique. Elle pourrait créer une porte vers une industrie qui finirait, elle-même, par utiliser des IA génératives et la voix de ses artistes pour qu'ils n'aient même plus à l'enregistrer. En entraînant leurs modèles avec ces voix, ils auraient accès à une sorte de musique in vitro créée dans un tube à essai d’IA générative. Et tout cela sans tenir compte du fait que la capacité de ces modèles à créer de la musique peut devenir si convaincante que des artistes virtuels pourraient commencer à apparaître en créant des musiques de tous genres, grâce à la génération de morceaux en un clic.