Malgré une concurrence féroce sur le marché de la SVOD, Netflix continue de croître tout doucement. Mais malheureusement pour la plateforme, la fin des partages de compte est en train de mettre un sacré coup au nombre d’abonnés du service de streaming.
Netflix sait s’adapter, mais…
Netflix a dévoilé ce mardi ses résultats financiers (Q1 2023). Et si les dernières tendances étaient plutôt positives pour la plateforme, le début d’année 2023 est un peu compliqué pour le géant de la SVOD. En effet, ces dernières années, la croissance constante de Netflix peut largement être attribuée à la pandémie de COVID-19, qui a obligé les gens à rester chez eux et à chercher des moyens de se divertir. Mais ce n’est pas tout, puisque ce succès s’explique aussi par l’adaptation perpétuelle dont fait preuve Netflix. En effet, le service de streaming a su s’adapter aux changements dans les habitudes de visionnage et a investi massivement dans la production de contenu original.
De plus, Netflix a aussi revu ses tarifs en proposant un abonnement à moindre coût incluant de la publicité. Mais cette nouvelle formule n’est pas le changement le plus notable qu’a entrepris la plateforme au cours des derniers mois. Si vous êtes un abonné de longue date, vous savez alors sans doute que Netflix planche très sérieusement sur le déploiement global d’une feature interdisant le partage de compte. Et même si celle-ci n’est pas encore disponible dans toutes les zones géographiques du monde, la fin des partages de compte commence à des ravages sur le nombre d’abonnés du service de streaming.
… les premiers effets de la fin des partages de compte commencent à se faire sentir
Les rapports publiés par Netflix un peu plus tôt cette semaine dressent le bilan suivant : le géant du streaming a gagné 1,75 million d’abonnés supplémentaires sur ce début d’année 2023 - un résultat bien maigre par rapport à celui enregistré fin 2022 (7,66 millions). Cette croissance quelque peu légère s’explique en grande partie par le déclin important du nombre d’abonnés en Amérique latine. Une baisse de 450 000 membres vraisemblablement induite par la mise en place des restrictions du partage de compte dans trois pays du continent (Pérou, Costa Rica et Chili).
La plateforme a d’ailleurs profité de cette occasion pour annoncer le déploiement de ces mêmes restrictions aux États-Unis ainsi que dans la majorité des pays du globe au cours du prochain trimestre. Mais l’arrivée de ces nouvelles mesures n’est pas l’unique facteur à avoir eu un impact sur les chiffres du Q1. En effet, les abonnements au pays de l’oncle Sam et au Canada ont presque fait du surplace (+ 100 000 membres). A contrario, et fort heureusement pour Netflix, l’Europe et l’Asie-Pacifique ont sauvé les meubles, gagnant respectivement 640 000 et 1,5 million d’abonnés.
Malgré ce léger coup de mou, Netflix ne s’apitoie pas sur son sort et ne sent pas vraiment menacé par la concurrence - même si Prime Video est devenu la plateforme numéro 1 aux États-Unis. « La concurrence reste intense, car nous sommes en compétition avec de nombreuses formes de divertissement. Parmi nos concurrents dans le domaine de la vidéo en continu, nos homologues du divertissement traditionnel semblent se concentrer sur la diversification des revenus alors qu'ils doivent gérer la difficile transition des activités traditionnelles vers le streaming. » En bref, les prochains mois risquent d’être particulièrement importants pour Netflix, puisqu’ils permettront de savoir si la plateforme a fait le bon choix en restreignant, de manière globale, les partages de compte.