Amazon et Google sont en train de licencier en masse. Aux États-Unis, des milliers de personnes doivent faire leurs adieux à leurs collègues du jour au lendemain. Mais un pays résiste encore et toujours à ce genre de pratiques : la France.
Google et Amazon licencient en masse aux États-Unis
Le monde de la tech va globalement assez mal. Aujourd'hui, nous naviguons entre pénuries, inflations et tensions géopolitiques. Toutes ces choses et plus encore ont poussé les entreprises high tech à se séparer d'une belle partie de leurs effectifs ! Microsoft, Facebook, Amazon, Google, Snapchat, Disney, Twitter... les plus grosses boîtes du milieu ont viré des milliers de personnes fin 2022 ou début 2023. Le site layoffs.fyi, qui comptabilise les licenciements "tech" en temps réel, affiche plus de 170 000 départs au compteur depuis le début de l'année 2023.
Le titre de cet article évoque les cas de 2 entreprises particulières : Google et Amazon. Les premières lettres des GAFAM ont récemment annoncé de nouvelles réductions d'effectifs radicales. Dans le cas de Google, Sundar Pichai, PDG de la maison mère Alphabet, a annoncé le 20 janvier le départ contraint de 12 000 travailleurs. Chez Amazon, la firme d'Andy Jassy a déclaré en mars 2023 que 9 000 salarié(e)s devront quitter leur poste... en plus des 18 000 personnes virées en janvier.
Début avril, nos confrères de Bloomberg ont révélé qu'Amazon et Google sont pieds et poings liés en Europe. De l'autre côté de l'Atlantique, aux États-Unis, c'est la foire à la saucisse. Le droit du travail rabougri du pays de l'Oncle Sam permet de virer à peu près n'importe qui à peu près n'importe quand et à peu près n'importe comment. Aux USA, on peut dégager des milliers de personnes du jour au lendemain sans aucun problème. Chez nous, une entreprise ne peut pas licencier en masse si facilement.
Pour procéder à un licenciement collectif, une entreprise doit parvenir à un accord avec les représentants des travailleurs dans la plupart des pays du Vieux Continent. France, Allemagne, Espagne... les États européens possèdent des règlementations relativement strictes en matière de travail. Vous allez le voir, l'hexagone se distingue plus que jamais.
La France, encore championne du droit du travail ?
En France, Google est actuellement en pleine discussion avec les délégués syndicaux et représentants des employés. D'après Bloomberg, ce processus surprendrait assez fortement les hauts gradés américains de l'entreprise : les temps de négociation français pourraient même faire reculer Google ! Nos institutions sont peut-être en train de sauver un paquet d'emplois. Pour l'instant, Google aurait déjà proposé de belles indemnités de départ aux représentants des 1600 salariés parisiens... affaire à suivre.
Côté Amazon, c'est plus ou moins la même mayonnaise. L'entreprise fondée par Jeff Bezos rencontre elle-aussi de grosses difficultés à virer les gens en Europe en général et en France en particulier. Bloomberg note qu'Amazon a proposé à certains cadres supérieurs basés à Paris un salaire annuel complet pour quitter l'entreprise. Même après cela, les négociations se poursuivent et, en ce sens, les salariés concernés par les licenciements resteront en poste au moins jusqu'en mai, date à laquelle Amazon transformera leurs actions en bonus versés.
Entendez bien la particularité française. Chez nos voisins allemands, les choses semblent aller bien plus vite. Là-bas, Amazon serait déjà en train de se débarrasser de son personnel en période d'essai. En France, les éventuels départs prennent plus de temps et ne se feront pas sans faire cracher un peu d'argent aux GAFAM.
Aux États-Unis, on prend note. Pour Parul Koul, ingénieur logiciel de Google à New York et secrétaire général du syndicat américain Alphabet Workers Union, le fait que la réglementation européenne protège davantage les travailleurs est « inspirant pour les gens aux États-Unis ». Toujours selon Bloomberg, Koul a franchement déclaré qu'il considère les français comme un exemple de lutte pour les travailleurs américains.
Quoi qu'il en soit, malgré ces petits obstacles localisés, les multinationales du monde de la tech ne comptent pas changer leurs plans, qui se décident à échelle mondiale. Attendez-vous à lire encore pas mal de news sur les "plans sociaux" de différentes grandes entreprises.