Parfois, il arrive que des concepts technologiques arrivent beaucoup trop tôt. Le public n’est pas forcément facile et certaines technologies retournent à la poubelle, faute d’acheteurs. Cette technologie existait depuis 2008, mais tout le monde l’a ignorée, mais pourquoi ?
Un écran gaming incurvé en 2008 ?!
Et si je vous disais que le concept de l’écran incurvé ne date pas d’hier ? Aujourd’hui, quasiment tous les joueurs s’arrachent ce genre d’écran, considéré pour beaucoup comme plus immersif grâce au champ de vision plus large que ce genre de produit peut offrir. Quand tous les joueurs ont déserté les bons vieux écrans cathodiques pour passer aux écrans à cristaux liquides, tous les constructeurs sont allés dans ce sens.
Même si techniquement, les écrans à cristaux liquides datent des années 80, ils n’étaient utilisés que dans certains domaines, notamment militaires pour les écrans des véhicules ou bien les écrans de smartphones dès le milieu des années 2000.
Les technologies évoluent, et depuis quelques années on retrouve énormément d’écrans incurvés à destination des gamers. Désormais, nos écrans sont plus fins que jamais (et plus légers), et offrent des revêtement anti-réflection, des technologies de dalle pour les rendre plus réactifs, etc. Pareillement, impossible pour l’époque de retrouver des écrans avec des hautes fréquences de rafraîchissement. Aujourd’hui, les constructeurs sont capables de faire grimper les images par secondes jusqu’à 360 voir plus sur certains modèles Premium.
Pourtant, en 2008, la société Ostendo Technologies a mis sur le marché un écran cathodique incurvé de 43 pouces. Pour sa sortie, la société l’a affiché pour la modique somme de 6500 dollars américains. Cet écran reste avant tout un pionnier dans le marché de l’écran incurvé, une dizaine d’années avant la commercialisation des écrans incurvés LCD actuels. L’écran offre un champ de vision de 90° ce qui est tout bonnement énorme pour l’époque. Il est même comparable à certains modèles récents que l’on retrouve sur le marché. Pour la connectique, on retrouve un port DVI et un port HDMI ainsi qu’un hub USB.
Côté résolution, on retrouve une matrice de 2880x900 pixels, et accrochez-vous : une latence de seulement 0.02 ms… Une prouesse technique pour l’époque, et même aujourd’hui, la latence est assez compétitive pour concurrencer les modèles récents.
Mais une question peut vous venir à l’esprit : l’écran n’est pas LCD, donc comment Ostendo a “réussi” à plier un écran cathodique ? Le secret, c’est que le modèle est composé de 4 écrans (DLP : Digital Light Processing) verticaux disposés les uns à côté des autres. Par contre, il ne faut pas s’attendre à une qualité d’affichage exceptionnelle, d’autant plus que cette technologie ne pouvait pas dépasser les 200 nits, soit une luminosité très faible comparée aux écrans actuels (entre 500 et 1000 nits).
Pourquoi le concept n’a pas marché à l’époque ?
Pourquoi la technologie n’a pas continué à vivre ? Et bien il faut se rendre compte qu’à son lancement à la fin de l’année 2008, les écrans LCD commençaient déjà à pointer le bout de leurs nez. Des écrans plus fins, plus beaux, plus légers, bref… Énormément d'arguments pour ne pas acheter un écran cathodique monstrueux.
De plus, comme nous avions pu le constater, cette juxtaposition de quatre écrans comporte pas mal de défaut d’affichage, notamment la visibilité des limites desdits écrans, ce qui n’est pas très agréable à voir en jeu.
Un dernier argument pour la route ? Son prix gargantuesque de 6500$ a évidemment fait fuir la clientèle.
Le très célèbre vidéaste LinusTechTips a même fait une vidéo sur cet écran qui reste encore une curiosité technologique, pionnière du milieu, mais qui est arrivé un tout petit peu trop tôt pour sur le marché pour être réellement compétitif.