Bill Gates n’est clairement pas mauvais au jeu des prédictions. Après avoir annoncé le succès des smartphones, des plateformes sociales, le milliardaire a, cette fois, donné son avis sur les voitures autonomes après un court trajet à bord de l’une d’entre elles.
Bill Gates a visité Londres à bord d’une voiture autonome
Voir quelque chose ne peut être comparé à une véritable expérience. Et c’est pour cette raison que Bill Gates a commencé à réfléchir sur les voitures autonomes après en avoir essayé une. L’ex-PDG de Microsoft est monté dans un modèle de la société britannique Wayve pour une balade dans les rues du centre de Londres, « l’un des environnements de conduite les plus difficiles », souligne-t-il. Étant encore en phase de développement, le test de la voiture a été fait avec un pilote d'assistance qui a dû prendre le contrôle à plusieurs reprises.
Le résultat a été une balade mémorable. La voiture nous a conduit dans le centre-ville de Londres, qui est l'un des environnements de conduite les plus difficiles imaginables, et c'était un peu surréaliste d'être dans la voiture car elle esquivait tout le trafic. Bill Gates
Et pour lui, cette balade en voiture autonome montre bien à quel point l’avenir de l’automobile risque d'évoluer (dans le bon sens) au cours des prochaines années. Après son retour sur expérience et un bilan de l'évolution de la technologie, l'homme d'affaires écrit cette phrase : « Nous avons fait de grands progrès dans les véhicules autonomes (VA) ces dernières années et je pense que nous allons atteindre un tournant dans la prochaine décennie. » Une fois ce changement réalisé, prédit-il, les modèles « changeront le transport aussi radicalement que le PC a changé le travail de bureau ».
Après les voitures électriques, voici venu le temps des voitures autonomes ?
Pour son analyse, Bill Gates s'appuie sur la classification de la Society of American Engineers (SAE) pour les véhicules autonomes, qui reconnaît essentiellement six niveaux majeurs : de « 0 », dans lequel toutes les actions sont effectuées par le pilote humain, à « 5 », qui permet au véhicule de se déplacer sans utiliser de volant, de pédales ou de commandes. « En ce moment, nous sommes proches du point d'inflexion, entre les niveaux 2 et 3, dans lequel des véhicules commencent à être disponibles et qui permettent au conducteur de retirer les mains du volant et de laisser le système conduire dans certaines circonstances », déclare Bill Gates, qui se souvient qu’un véhicule de niveau 3 a déjà été testé aux États-Unis, mais dans des « conditions très spécifiques ».
Pour autant, l’ex-PDG de Microsoft ne voit pas seulement l'industrie automobile approcher du « point de basculement », puisqu’il voit aussi le développement technologique, lui-même, être confronté à un momentum important. De plus, l’homme d’affaires explique aussi que le changement ne touchera pas que les grands constructeurs. La généralisation de la voiture autonome nécessitera d'autres changements supplémentaires, comme une « refonte » des systèmes que nous utilisons pour faciliter la conduite. Bill Gates rappelle d’ailleurs que cela implique de clarifier le cadre juridique de l'assurance, d'élaborer de nouvelles réglementations ou peut-être même de modifier les routes.
Mais la voiture autonome fait face à un autre défi : celui de vaincre la méfiance des usagers. « Mais je crois que les avantages les convaincront. Les véhicules audiovisuels deviendront éventuellement moins chers que les véhicules ordinaires. (...) Plus important encore, les véhicules autonomes aideront à créer plus d'équité pour les personnes âgées et les personnes handicapées en leur offrant plus d'options de transport. Et ils nous aideront même à éviter une catastrophe climatique, puisque la majorité en développement sont aussi des véhicules électriques. » Il conclut finalement son propos en expliquant : « Nous sommes au début de l'ère autonome. J'ai hâte de voir quelles nouvelles possibilités cela ouvre. »