Ce week-end, une tribune signée par pas moins de 150 créateurs de contenu et influenceurs francophones a provoqué un tollé. Dès le début de la semaine, ce feuilleton a fait les gros titres et les différents « signataires » se sont relayés pour désamorcer la situation et fournir des explications au sujet de cette affaire ubuesque. Après son message sur les réseaux sociaux, Squeezie a longuement pris la parole, dénonçant une tribune « au titre mensonger ».
Une tribune plonge le monde de l’influence dans une totale incompréhension
Au lendemain de cet immense bazar médiatique, nous avions pris le temps, au sein de la rédaction, de revenir sur le scénario complètement dingue qui s'est déroulé autour du projet de loi sur l’influence. En tout état de cause, ce n’est pas tant le message que le projet de loi véhicule (à savoir un meilleur encadrement du statut d’influenceur) que la citation de cette tribune qui pose problème. Si celle-ci prônait de ne pas « casser le modèle » de l’influence, la grande majorité des créateurs de contenu milite, en réalité, pour que les abus et les dérives de ce milieu professionnel, fréquemment médiatisés, disparaissent. Le récit de ce week fut un tel fleuve, ponctué de rebondissements, qu’on y a consacré de nombreux paragraphes explicatifs à retrouver dans cet article.
Ma réponse 👇🏻 pic.twitter.com/hE2kM75lzx
— M8 Squeezie (@xSqueeZie) March 26, 2023
Succédant aux nombreuses prises de parole, dont la sienne, Squeezie, véritable star de YouTube et l’un des premiers lésés autour de cette histoire de tribune, s’est filmé, face caméra, pendant près de dix minutes pour refaire le point sur cette situation qui les a fait « passer pour des cons », pour reprendre les propos de Seb la Frite au micro de France Inter. Après s’être fait « déchirer sur les réseaux sociaux », il était temps pour l’un des grands noms de la plateforme de divertissement qu’est YouTube de mettre un peu de clarté dans cette situation qui a plongé tout le monde, y compris ses « signataires », dans l’incompréhension.
Squeezie prend longuement la parole sur la tribune qui fait polémique
Squeezie l’avoue lui-même, avant d’entamer ses propres recherches, il n’y comprenait rien. Pour y voir plus clair, tout comme ses abonnés, le créateur de contenu a pris le temps de remonter le fil de cette histoire, revenant sur les mauvais agissements (publicités déguisées, escroqueries, casino en ligne, pub pour de la chirurgie esthétique, …) de certains influenceurs et leur manque de transparence, et ce jusqu’à revenir « au coeur de la discorde ». Tout au long de son explication, le YouTubeur cite les deux députés derrière le texte de loi, l’UMICC (une fédération professionnelle constituée d’une cinquantaine d’agences et de personnalités du milieu et censée représenter les influenceurs et le secteur) ainsi que le « titre mensonger » que l’on a pu croiser un peu partout sur la toile.
Je me permet de repost ici le dernier tiktok de Squeezie qui parle de la fameuse tribune
— ougi (@ouginak) March 29, 2023
(J'ai dû prendre Twitter blue pour la poster en entière ptdr) pic.twitter.com/HpFfuuxLBT
Squeezie le reconnaît lui-même, le « modèle » cité actuellement en vigueur est « imparfait » et il lui paraît nécessaire de le faire évoquer. De ce fait, l’idée de ce projet de loi était une opportunité considérable pour que les créateurs de contenu aient plus de responsabilité et que les abonnés, eux, bénéficient de plus de protection. Mais, comme il l’explique en citant deux exemples, le texte de loi était encore rempli de « défauts » — peu à peu corrigés — ne permettant pas d’avoir l’impact que bon nombre de créateurs de contenu espéraient. C’est-à-dire de « sanctionner les abus, d’empêcher les dérives, protéger les consommateurs et de les responsabiliser (eux, les influenceurs) davantage ». Bref, tout cela, c’était avant que la situation ne s’envenime en raison des nombreux amendements (plus de 170) proposés par les députés vis-à-vis du texte initial. En l'occurence, c'est ce revirement a pris l’UMICC de court et qui a conduit à la tribune maladroite du JDD — visant, de base, à expliquer le fonctionnement de milieu de l’influence aux députés — qui s’est répandue sur la toile et aux mentions de certains influenceurs et créateurs de contenu qui s’y sont associés sans en consulter le fond, reconnaissant, dans son propre cas, qu’il n’a « aucun excuse ». Sa prise de parole complète est à retrouver dans le tweet ci-dessus.