Les dark kitchen se sont largement développées avec l’explosion de la livraison de nourriture à domicile, mais aussi avec la pandémie mondiale. La plateforme Uber Eats a décidé de lutter contre ce phénomène qui a pris une ampleur internationale.
S’il vous arrive parfois de commander à manger sur Uber Eats, peut-être avez-vous déjà constaté que certains restaurants répertoriés au sein de l’application n’existent pas réellement. Ils ne font pas de service à table et, si vous vous rendez physiquement à l’adresse indiquée, il est fort probable que vous ne trouverez même pas de trace d’un vrai restaurant.
C’est tout le principe des dark kitchens, aussi appelées « ghost kitchen » dans les pays anglophones ou « restaurants virtuels » en France. Il s’agit de cuisines dans lesquelles des employés s’affairent à préparer les commandes de personnes qui se font livrer par des services comme Uber Eats.
Les dark kitchen, un héritage des confinements
En 2020, les confinements liés à la pandémie de COVID-19 ont entraîné une explosion des commandes sur ce genre d’applications. Pour de nombreux entrepreneurs opportunistes, cette situation s’est avérée idéale pour se lancer dans la restauration sans, pour autant, ouvrir un « vrai restaurant ». Les dark kitchen peuvent être associées à plusieurs enseignes différentes sur Uber Eats et consorts, qui proposent parfois exactement le même menu.
En France, en janvier 2023, une étude de marché estimait à 1500 le nombre de dark kitchen, essentiellement situées dans les grandes agglomérations. Mais dans des pays plus vastes, comme les États-Unis, on en trouve plusieurs dizaines de milliers. Et cette situation dérange énormément Uber Eats, qui a décidé de sévir.
Uber Eats entre en guerre contre les dark kitchen
Selon un article publié par le Wall Street Journal, le service de livraison à domicile a décidé de réduire drastiquement le nombre de restaurants virtuels qui sont référencés dans ses listes. L’objectif est de supprimer les ghost kitchen qui n’ont pas de domicile physique, ou qui sont répertoriés à la même adresse que d’autres établissements. Le média prend l’exemple d’une épicerie fine de New York qui répertoriait le même menu sous 14 noms différents.
Le Wall Street Journal évoque la présence, rien d’aux États-Unis, de 40 000 dark kitchen au sein de l’offre d’Uber Eats. Ce nombre était de 10 000 en 2021, ce qui donne une idée de l’ampleur du phénomène outre-Atlantique.
Dans l’immédiat, Uber Eats compte supprimer les « cas les plus extrêmes », c’est-à-dire les lieux référencés plusieurs fois sous un nom différent, ainsi que les endroits où n’y a absolument rien à l’adresse indiquée. En pratique, il faut préciser que le service n’interdit pas l’inscription d’une dark kitchen au sein de son offre, à condition que son menu diffère d’au moins 60% de son « restaurant parent » ou d’une autre entreprise des environs. Par ailleurs, on ne sait pas si cette décision sera appliquée dans d’autres pays, dont la France, où à la situation n’a pas la même ampleur.