Nouveaux rebondissement dans l'affaire concernant l'acquisition par Microsoft d'Activision Blizzard. Si le président de cette dernière semble soulagé par l'aval apporté par l'organisme régulateur japonais, il n'oublie pas les récentes déclarations de Sony et de Jim Ryan.
"Nous ne laisserons pas le comportement de Sony affecter notre relation"
On vous en parlait pas plus tard qu'hier : la plus grosse acquisition de l'histoire du jeu vidéo semble sur la bonne voie. Lancé en janvier 2022, cet accord met du temps à se conclure pour la simple et bonne raison que de nombreuses instances régulatrices doivent enquêter. Elles doivent notamment répondre à la question suivante : la concurrence va-t-elle en souffrir ? Une question vaste qui nécessite l'audience de parties prenantes comme Microsoft mais aussi Sony : le constructeur des consoles PlayStation étant un concurrent direct de la firme de Redmond dans le secteur du jeu vidéo.
Il y a donc depuis quelques mois une guerre indirecte entre Phil Spencer, responsable du département gaming de Microsoft, et Jim Ryan, président de Sony Interactive Entertainment qui est la filiale consacrée au divertissement de Sony. Un clash qui en disait déjà long à l'époque alimenté il y a peu. Au début du mois de mars, des documents issus de l'enquête de la CMA (l'instance régulatrice au Royaume-Uni) mentionnent que Sony considère que Microsoft pourrait volontairement saboter les versions PlayStation de ses jeux afin d'attirer le public sur les consoles Xbox. À cette même occasion, Jim Ryan ajoute de l'huile sur le feu en indiquant vouloir seulement "bloquer le rachat" peu importe les propositions faites par Microsoft.
Un comportement qui avait alors choqué plusieurs observateurs. Une attitude qui n'a pas échappé à Bobby Kotick, président et CEO d'Activision Blizzard, qui partage sa déception dans une lettre partagée à ses employés puis diffusée sur le site officiel :
Vous avez peut-être vu des déclarations de Sony, notamment un argument selon lequel, si l'accord est conclu, Microsoft pourrait publier des versions délibérément "boguées" de nos jeux sur PlayStation (...) Sony a même admis qu'il n'était pas vraiment préoccupé par un accord sur Call of Duty, mais qu'il souhaitait simplement empêcher notre fusion. Ce comportement est évidemment décevant de la part d'un partenaire de près de trente ans, mais nous ne laisserons pas le comportement de Sony affecter notre relation à long terme.
Le Japon a validé l'acquisition
Tout en expliquant que la fusion n'empêchera pas Microsoft ni Activision Blizzard de fournir les meilleurs jeux possibles de la manière la plus paritaire possible, Bobby Kotick indique que "les données et les preuves présentées par Microsoft" font pencher la balance en leur faveur. Témoin de cette acquisition sur la bonne voie, l'approbation apportée par la Japan Fair Trade Commission. L'organisme de régulation japonais a estimé que cette fusion ne représentait pas de danger concernant le marché japonais :
【マイクロソフト及びアクティビジョン・ブリザードの統合審査結果】
— 公正取引委員会 (@jftc) March 28, 2023
ゲーム関連事業を行う両社の統合について、海外当局と連携しつつ、内部文書や第三者からの情報・意見を含めて審査を行った結果、 日本市場の状況を踏まえ #独占禁止法 上の問題はないと判断しました。https://t.co/Db24s1FmWO https://t.co/hTF1kv5WbX pic.twitter.com/aIhEkesqtE
À l'issue de l'examen de l'intégration des deux entreprises actives dans le secteur des jeux vidéo, y compris des documents internes et des informations et avis de tiers, en coopération avec les autorités étrangères, il a été établi qu'il n'y avait pas de problème au regard de la loi antitrust, compte tenu de la situation sur le marché japonais.
C'est donc un oui l'instance régulatrice gouvernementale du Japon, qui a peut-être à cœur d'éteindre le début d'incendie concernant les éventuelles pratiques anti-concurrentielles de Sony sur lesquelles le pays du Soleil Levant aurait fermé les yeux. En tout état de cause, l'approbation de la FTC japonaise est une bonne nouvelle de plus pour Microsoft et Activision Blizzard. De quoi être enthousiaste avant le 26 avril et le 22 mai, dates respectives lors desquelles la CMA et l'Union Européenne doivent rendre leur verdict sur cette affaire.