Alors que la Food and Drug Administration américaine continue de mettre des bâtons dans les roues de Neuralink en ce qui concerne les tests sur l’homme, l’entreprise d’Elon Musk a décidé de se mettre en quête de partenaires pour appuyer ses futurs essais cliniques.
Au début du mois de mars, Neuralink s’est fait recaler par la FDA en ce qui concerne sa demande d’essais cliniques de ses implants sur des êtres humains. La requête, déposée début 2022, n’a pas satisfait l’autorité américaine qui régule tout ce qui a trait avec les traitements et la médecine dans le pays.
Cette décision de la FDA n’avait pas été rendue publique par Neuralink : c’est l’agence Reuters qui l’a fait, à travers une enquête publiée le 3 mars dernier. On y apprend notamment que si Elon Musk se montre très optimiste en ce qui concerne les progrès de Neuralink, c’est moins le cas des employés, qui estiment, pour certains, que lancer des essais cliniques serait prématurés. Quoi qu’il en soit, la firme médicale cherche tout de même à avancer, en cherchant des partenaires.
L’un des plus grands centres de neurochirurgie des États-Unis approchés par Neuralink
C’est Reuters, très bien informé sur ce dossier, qui donne des nouvelles concernant les projets de l’entreprise. On apprend que des représentants de Neuralink ont récemment rencontré des personnes du Barrow Neurological Institute, une organisation de recherche et de traitement des maladies neurologiques basée à Phoenix, en Arizona. L’objectif serait de les convaincre de les appuyer dans le déroulement de futurs essais cliniques.
Selon l’agence de presse, Neuralink aurait aussi rencontré d’autres représentants d’organismes similaires aux États-Unis, ce qui tendrait à prouver que la recherche de partenariats s’avère relativement compliquée. Aucune des entreprises citées dans l’article n’a désiré commenter la situation à l’exception de Francisco Ponce, directeur du programme de résidence du Centre de neuromodulation et de neurochirurgie de Barrow. Celui-ci s’est contenté de préciser que « Barrow était bien placé pour mener de telles recherches sur les implants en raison de sa longue expérience dans le domaine. »
Toujours selon Francisco Ponce, le Barrow Neurological Institute a notamment contribué à normaliser les chirurgies d’implantation cérébrales dans lesquelles le patient peut rester endormi. Cela représente une « étape clé » pour rendre de telles interventions acceptables auprès de la population. Cela correspond également à ce que cherche à faire Elon Musk.
Mais au fait, c’est quoi, Neuralink ?
Créée en 2016 par Elon Musk, Neuralink est une entreprise dont la principale activité est de concevoir des implants cérébraux. Les nombreux travaux réalisés en interne consistent à associer les implants neuraux à des appareils externes permettant, par exemple, de contrôler des équipements à distance en utilisant la pensée. À terme, l’entreprise espère pouvoir s’en servir pour soigner des personnes paralysées ou rendre la vue à des non-voyants.
En pratique, aujourd’hui, les expérimentations ne sont réalisées que sur des animaux, et Neuralink choisit avec soin les résultats qui sont dévoilés publiquement. En décembre dernier, Reuters annonçait qu’une enquête fédérale était en cours aux USA, suite à des accusations de maltraitance animale par d’anciens employés de la firme. Un coup dur pour Elon Musk, qui évoquait, déjà à l’époque, sa volonté de lancer des essais cliniques sur l’homme très rapidement.
Début mars, lorsque la FDA a décidé de ne pas donner de telle autorisation à l’entreprise, Elon Musk s’est montré provocant à l’égard de l’administration en proposant d’ajouter le mot « fun » pour former la FFDA. Une manière de souligner que, selon lui, les règles sont trop sévères.
Add Fun to the FDA & rename to FFDA
— Elon Musk (@elonmusk) March 5, 2023
Difficile d’imaginer que le milliardaire obtiendra gain de cause de cette manière. Neuralink doit désormais se conformer aux exigences de la FDA avant de déposer un nouveau recours, qui sera peut-être accepté… ou pas. On imagine que s’associer à des établissements de confiance pour épauler ses recherches pourrait être une solution à cette situation.