TikTok n’en finit plus de créer des problèmes aux États-Unis. En fin de semaine dernière, le PDG du réseau social comparaissait devant le congrès américain, et il n’a presque rien pu faire pour défendre la plateforme chinoise.
Les élus américains n’ont fait aucun cadeau au réseau social chinois
Jeudi dernier, le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, a comparu devant le comité américain de l'énergie et du commerce. Ce processus est le dernier chapitre d'une persécution qui dure depuis plusieurs années de l’autre côté de l’Atlantique. Donald Trump avait commencé le travail, et c’est maintenant sous le gouvernement de Joe Biden que l’histoire du réseau social pourrait prendre fin. Et cette interdiction pourrait devenir réalité si TikTok ne vend pas rapidement sa division américaine.
Au cours du long échange, disponible sur YouTube, le PDG de l’application a été soumis à des questions incessantes de la part des législateurs américains sur les liens possibles entre TikTok et le gouvernement chinois, la gestion des données et les effets néfastes de l'application sur les enfants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l'interrogatoire ne s'est pas bien passé pour Shou Zi Chew et son réseau social. Pour rappel, TikTok est devenu le nouveau bouc émissaire de la guerre commerciale, politique et technologique entre les États-Unis et la Chine.
Chine vs États-Unis : TikTok a dû répondre de ses actes
La semaine dernière, les membres du Congrès ont été particulièrement agressifs avec Shou Zi Chew, à qui on a demandé à plusieurs reprises si l'application espionnait les utilisateurs américains au profit du gouvernement chinois. Selon le New York Times, ils l'ont interrompu dans ses réponses - il était à peine capable d'intervenir dans le processus - et ils lui ont demandé avec colère de répondre par un simple « oui » ou « non ». Mais la vérité, c’est qu’il n’y a aucune preuve de cet espionnage, mais plutôt des soupçons qui indique que le réseau social a pu être un outil d’espionnage.
À côté de ça, le gouvernement de Joe Biden a proposé à TikTok de vendre sa division américaine pour la séparer de ByteDance, la société chinoise propriétaire de la plateforme. Et bien sûr, ce n’est pas du tout du goût de la Chine. Pendant l’interrogatoire, Shou Zi Chew a, tout de même, tenté de se défendre et a expliqué que son entreprise était indépendante : « ByteDance n'est ni détenue ni contrôlée par le gouvernement chinois. C'est une entreprise privée. » Bien sûr, les membres du Congrès ne l'ont pas cru et des experts tels que Benedict Evans ont expliqué sur Twitter (cf. tweet ci-dessus) comment « le gouvernement chinois contrôle de facto toutes les entreprises dont le conseil d'administration opère physiquement en Chine ».
Lindsay Gorman, analyste au German Marshall Fund, une société qui a conseillé le gouvernement de Joe Biden, a expliqué que « l'avenir de TikTok aux États-Unis est définitivement plus sombre et plus incertain aujourd'hui qu'hier ». La proposition de TikTok de protéger les utilisateurs américains via des serveurs sur le sol américain ne semble pas suffisante, et ce qui s'est passé avec les données des utilisateurs européens ne laisse que peu de doutes chez les instances américaines. Pour défendre son application, Shou Zi Chew a expliqué que l'interdiction de TikTok serait une attaque contre la liberté d'expression. Néanmoins, l’interdiction d’une application comme TikTok n’est pas quelque chose de si facile, et ce, même avec le projet de loi Restrict Act.