Alors que certaines séries n'aiment pas trop prendre de risques, il y a des studios qui se lancent dans des projets particulièrement ambitieux dès leur naissance. Et c'est le cas de Build a Rocket Boy, fondé en 2016 et dont le patron n'est autre que Leslie Benzies, ancien président de Rockstar North. Oui, il s'agit bien de la société à qui nous devons les Grand Theft Auto (GTA) et cet homme n'est autre que l'une des têtes pensantes des multiples épisodes de cette série incontournable. Alors, quelle étonnante idée a bien pu naitre dans l'esprit de Mr Benzies et ses équipes ? Nous commençons à avoir une réponse puisque nous sommes allés les voir à Édimbourg en Écosse, il y a quelques jours...
Everywhere... Rien que le nom est énigmatique. Et c'est voulu, même si lorsque vous comprendrez le projet, tout devrait faire sens. Pour résumer, il s'agit d'une plate-forme de contenu proposée sous la forme d'un jeu vidéo. A la manière d'un réseau social, toujours sous forme de jeu, vous allez y contoyer des amis, y créer du contenu (comprenez des niveaux, mais pas seulement...), y apprécier les créations des autres, mais en plus vous pourrez y vivre des aventures vidéoludiques qui pourront prendre plusieurs formes : action, aventure, jeu de tir à la troisième personne, courses de voitures, construction de niveaux à partager avec les autres joueurs (toujours en restant dans le jeu Everywhere), etc. Tout un programme donc pour une idée qui s'avère particulièrement prometteuse, mais dont l'ambition semble gigantesque.
Everywhere : qu'est ce que c'est ?
L'idée de base de ce jeu vidéo gratuit en free to play est de permettre aux joueurs d'être aux commandes de cet univers en créant du contenu eux-mêmes pour le partager avec d'autres. Et tout cela en restant dans le jeu Everywhere. Ce monde tourne autour d'une cité sécurisée (sans risque pour les joueurs) nommée Utropia. Tout autour d'elle se trouve un monde ouvert décomposé en différents biômes à thèmes : des volcans, des montagnes, des forets, des plaines, etc. Si vous y vivrez bien une histoire, celle-ci sera légère car le but est de se focaliser sur la jouabilité, le plaisir de jeu et la création de contenu, scénarisé ou non, par les joueurs eux-mêmes. Bien entendu, les joueurs vont parcourir ce monde comme ils l'entendent, mais aussi au moyen de portails qui seront des téléporteurs rapides vers des contenus, une fois encore créés par les joueurs ou par les développeurs.
En entrant dans ces portails, vous allez participer à des activités diverses que l'on peut nommer des arcs créatifs. Nous parlons de courses en véhicules (avec chacun leurs propres caractéristiques modifiant la conduite), des affrontements façon Battle Royal ou en équipes, des enchainements de puzzles mélangeant plate-formes, pièges, casse-têtes et ceci avec des boss ou pas. Si les développeurs peuvent proposer ces contenus, les joueurs en seront aussi capables grâce à un puissant outil de création, mais nous y reviendrons plus tard. Ce qu'il faut savoir pour le moment c'est que nous pourrons explorer, flaner, jouer, mais aussi entièrement créer des niveaux pour y mettre à peu près tout ce que l'on veut dedans. L'idée est excellente et pleine de promesses, reste à savoir ce que les joueurs en feront. Et vous le savez comme nous, si certains aiment consommer du contenu, d'autres sont extrêmement créatifs avec des outils développés pour cela.
Everywhere, ça se joue comment ?
Avec ces quelques lignes, vous comprenez globalement ce qui se cache en Everywhere, mais revenons à des choses plus terre à terre : les joueurs ont bien un avatar, un personnage, qu'ils pourront entièrement créer et customiser. D'après ce que nous avons pu voir, les déplacements semblent travaillés, mais nous n'avons pas pu jouer au jeu donc il faudra attendre pour confirmer. Ce qui est clair, c'est que les développeurs de Build a Rocket Boy ont bien conscience que ce que l'on ressent lorsque l'on déplace son personnage est essentiel. Votre héros se meut donc rapidement, avec aisance, profite d'un triple saut, s'accoche aux murs, rebondit facilement et évolue dans l'espace avec aisance. Il peut évidemment utiliser des armes, variées à priori, et qui peuvent être créées, elles aussi, par les joueurs, tout comme les véhicules d'ailleurs. Les affrontements, il faut le dire, ont un air de Fortnite, tout comme le design général de Everywhere, mais avec un rendu plus adulte, plus mûr. C'est donc plutôt joli, dynamique et les grands espaces promettent de beaux panoramas.
Utropia, la cité où se retrouvent les joueurs est en fait un hub, un lieu de rencontre dans lequel de nombreuses activités sont proposées. Des cinémas, sans doute pour consommer du contenu (oui, vous commencez à comprendre : on pourra peut-être regarder là des contenus exclusfis à Everywhere, mais aussi des films, des dessins animés, des lives, des concerts virtuels, etc. Bref, on peut tout imaginer...). Il y aura plein de lieux différents dont, par exemple, des night clubs pour faire des rentrontres, des salles d'explosition pour montrer ses créations et permettre aux autres joueurs de les acheter pour les récupérer et se les approprier afin de rajouter, encore et toujours, plus de contenu. Viennent ensuite des salles de jeu avec des passages rapides dans différents modes (courses, tirs, plate-formes en joueurs contre joueurs ou, on peut l'imaginer, en groupe contre l'environnement, etc.) au travers d'écrans installés sur les murs. En gros, vous voyez un écran sur lequel se déroule une course entre plusieurs joueurs d'Everywhere en temps réel et vous n'avez qu'à sautez dans l'écran pour y participer ! Voilà qui fluidifie l'interaction entre les joueurs et les modes de jeux proposés. Entre les portails, qui mènent à diverses activités (on le répète, créées par les joueurs ou non) dans le monde et ces écrans, les développeurs permettent de se déplacer rapidement pour passer d'un contenu à l'autre, d'un arc créatif à l'autre, d'une activité à l'autre... sans perdre de temps.
La création, le maitre-mot d'Everywhere !
Comme précisé, nous n'avons pas pu jouer à Evertywhere. Ceci étant, nous avons vu les développeurs le pratiquer devant nous. Si le rendu est bon, que la jouabilité semble prometteuse et que le concept général est indéniablement audacieux, ils ont aussi pu nous montrer le fameux outil de création. Il est évident qu'une interface simple a été pensée afin que chacun puisse se l'approprier pour créer des éléments, des structures, des séquences de plate-formes et même des boss avec facilité. Pour autant, avec ce que nous avons pu voir, il est encore difficile d'être certain que tous les joueurs trouveront facilement leurs repères. En effet, certains élément servant à gérer/créer les formes sont apparus complexes à manipuler et c'est apparemment encore plus vrai avec des architectures de grande evengure. Nous verrons cela plus tard lorsque nous pourrons tester la chose, mais en attendant, nous avons assisté à la création d'un niveau entier par un développeur habitué à Everywhere et ce qu'il faut retenir se résume ici : en moins de 5 minutes, ce créateur est parvenu à réaliser un niveau complexe avec des puzzles et des plate-formes qu'il a ensuite pu terminer en approximativement 10 minutes de jeu. C'est donc prometteur, indéniablement, mais est-ce que tout ça sera vraiment aussi accessible que cela ? La question a le mérite d'être posée. Ceci étant, ne vous inquiétez pas trop et ceci pour deux raisons : vous pouvez parfaitement jouer à Everywhere et profiter de son contenu sans pour autant passer par la case création. Et ensuite, si vous vous penchez sur la création, c'est que la discipline vous intéresse. Vous prendrez donc en toute logique le temps d'apprendre à maitriser l'outil et ses subtilités.
Vous pourrez modifier les époques et les designs avec l'outil de création...
Lors de notre visite du studio écossais de Build a Rocket Boy, nous avons pu assister à diverses présentations allant de la direction artistique aux cinématiques, en passant par les musiques et aussi les bruitages du jeu Everywhere. Et pour cette dernière partie, notez que les développeurs ont réalisé une petite prouesse : en effet, ils sont parvenus à développer une technologie unique, le RTX du son. Comprenez que vous entendez les sons de votre environnement en fonction de votre positionnement par rapport à celui-ci. Quelqu'un tir derrière une montagne ? Vous ne l'entendrez pas de la même manière si vous êtes face à lui, loin de lui ou pire encore derrière la montagne. Cette technologie promet une ambiance sonore unique et une manière d'appréhender ce qui vous entoure différemment sur le papier. Et autant être clair, en termes d'immersion, ça devrait être pas mal du tout
MindsEye, une vraie aventure solo dans Everywhere ?
C'était la cerise sur la gâteau de cette présentation du jeu Everywhere. Les développeurs ont mené notre avatar dans la cité et l'ont installé dans une salle de projection. A ce moment là, une vidéo s'est déclenchée et nous avons pu voir un autre jeu vidéo, MindsEye. Celui-ci propose une aventure narrative complète avec l'envegure et à la réalisation de haute volée d'un jeu vidéo AAA qui sera à consommer via l'interface de Everywhere (mais ça ne sera surement pas la seule alternative). Comment ? Nous ne le savons pas encore, mais la manière dont est présentée MindsEye est comme tout le reste, très audacieuse. Qu'est ce qui différencie MindsEye de Everywhere ? Il s'agit d'une aventure en solitaire complète avec un scénario original, un univers inédit, une réalisation différente et une ambiance déjà hyper travaillée que nous avons pu entrevoir dans une vidéo impressionante réalisée in game. Vous pouvez d'ailleurs en avoir un aperçu grâce à la vidéo ci-dessus.
Le héros, qui est d'ailleurs vairon (chaque oeil est de différente couleur, MindsEye...), se réveille enfermé dans une sorte de cuve moderne observée par ce qui semble être un savant un peu fou et dangereux. Mais nous n'en dirons pas plus pour ne pas vous gacher la surprise. L'univers apparait comme futuriste, propose des séquences de gun fights et même des courses poursuites, et ce qui saute le plus aux yeux, ce sont les attitudes et les mouvements des deux personnages présents dans cette présentation. En effet, impossible de ne pas se dire que sur la forme et sur la mise en scène, cette séquence ressemble beaucoup à ce que l'on peut trouver dans un Grand Theft Auto. Et c'est normal, c'est bien Leslie Benzies qui est au commande de ce nouveau titre.
C'est évidemment une bonne nouvelle car rares sont les jeux capables d'attirer votre attention aussi vite pour vous inviter dans leur univers. En quelques secondes, nous sommes rentrés dans le monde de MindsEye alors que nous étions dans celui de Everywhere. Alors oui, nous ne savons que peu de choses sur ce jeu inédit, MindsEye, à l'heure actuelle, mais tout comme Everywhere, ce qu'il a déjà montré est très, mais alors très prometteur. Mais comme toute première mise en bouche, elle doit se confirmer une fois la manette entre les mains. En ce qui concerne Everywhere, ce metavers de jeu vidéo déjà développé depuis presque 6 années, il sera logiquement disponible cette année sur PC et un peu plus tard sur d'autres supports. Quant à MindsEye, difficile de parler d'une date de sortie, mais une chose est certaine, nous voulons déjà en savoir plus !
PS : Non, il n'y aura pas de NFT ou d'utilisation de Blockchain dans Everywhere.