La voiture électrique pollue peut-être moins que la voiture thermique lorsqu’elle roule, mais à la production, c’est du pareil au même. C’est d’ailleurs pour cette raison que Tesla et Elon Musk veulent proposer un moteur révolutionnaire sans terres rares.
Tesla à un nouveau grand objectif pour ses voitures électriques
Si vous suivez un peu l’actualité en lien avec le monde de la Tech, vous savez sans doute qu’Elon Musk aime bien faire parler de lui. Et si cela vous semble étonnant, dites-vous simplement que le milliardaire est le communicant unique (ou presque) de chacune de ses entreprises. Mais lors des conventions ou des différents événements, le triple PDG reste tout de même un maître dans l’art de la langue de bois et du teasing. Lors du dernier Tesla Investor Day, l’homme d’affaires à, par exemple, détourné l’attention de tout le monde sur le futur grand objectif de la marque automobile plutôt que de parler de la très attendue Tesla Model 2.
Lors de cet événement qui se destinait aux investisseurs, Elon Musk a surpris tout le monde en annonçant que la nouvelle génération de moteurs électriques Tesla n’inclura pas de « terres rares » - une aubaine pour l'environnement et les coûts de production de la marque. Colin Campbell, responsable de l'ingénierie du groupe motopropulseur de Tesla, est allé plus loin et a précisé que la firme avait trouvé un moyen de réduire l'utilisation des transistors en carbure de silicium de 75 %, « sans compromettre les performances ou l’efficacité ».
Elon Musk et Tesla veulent s'éloigner des terres rares
L’effort de Tesla fait partie d’un scénario plus large et complexe. Les moteurs à aimants permanents utilisant du néodyme ou du praséodyme sont devenus monnaie courante avec l’essor de la voiture électrique. Mais la famille à laquelle appartiennent ces deux éléments chimiques (les terres rares), souffre de handicaps importants, à savoir : des prix élevés et volatils, une chaîne d'approvisionnement complexe et, à terme, une dépendance à la Chine, qui domine la production mondiale de matériaux à haute valeur géopolitique.
Par le passé, le pouls de Pékin n'avait pas tremblé en utilisant cette domination comme une arme politique. Par exemple, en 2010 et en pleine rixe diplomatique sur la rétention d'un de ses bateaux de pêche, les autorités chinoises avaient déjà décidé de couper les exportations de terres rares vers le Japon. Mais le contexte géopolitique n’est pas la seule raison qui rend les terres rares moins attractives, puisque l'impact environnemental négatif de l'activité minière est aussi grandement pointé du doigt.
L’annonce de Tesla a aussi eu un impact sur les actions de certains fabricants de puces et entreprises liés aux terres rares. MP Materials, qui fournit du néodyme aux constructeurs automobiles et Lynas Rare Earths ont, par exemple, vu leurs actions chuter de 11 et 6,8% respectivement. Pour autant, les aimants permanents ne sont pas seulement utilisés dans les voitures électriques, et « l'empreinte » de Tesla est également limitée. Selon Reuters, les moteurs électriques représentent environ 12 % de la consommation mondiale d'aimants et Tesla représente entre 15 et 20 % de la demande du secteur. Il estime que si la demande de certains métaux chute (néodyme), d’autres demandes de terres rares telles que le terbium ou le dysprosium augmenteront.