Meta (ex Facebook) va mal. Le PDG de l'entreprise, Mark Zuckerberg, fait tout pour optimiser la productivité de ses employé(e)s et réduire ses coûts. Entre deux vagues de licenciements massifs, le milliardaire se met à prôner le retour au bureau. Pourtant, Zuckerberg a passé des années à prêcher pour le télétravail...
Meta va mal ! Les choix durs de Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg, PDG de Meta, enchaine les décisions radicales. Nous vous en parlions il y a quelques jours : l'entreprise que l'on appelait encore Facebook il n'y a pas si longtemps est sur le point de licencier 10 000 employé(e)s. Par-dessus cette première annonce difficile, Meta en fait une 2è : 5000 postes vacants non pourvus seront fermés.
Cette vague de licenciement n'est pas la première à s'abattre sur Meta. En novembre 2022, 13% des effectifs de l'entreprise ont été remerciés, ce qui correspond au licenciement de 11 000 personnes. Vous vous en doutez, si Mark Zuckerberg décide de se séparer d'autant de monde, c'est que sa boîte va mal et qu'il faut faire un maximum d'économies. En 2022, le bénéfice de Meta a chuté de 69% par rapport à l’exercice 2021.
Quand le patron milliardaire s'exprime via une publication partagée sur son compte Facebook, il prend bien soin d'éviter les termes alarmistes. L'année 2023 ne sera donc pas l'année de la lutte pour remonter la pente, mais "l'année de l'efficacité".
Concrètement, cette efficacité se traduit de plusieurs façons.
- Zuckerberg annonce la fin de certains projets en interne. Meta devrait moins se disperser pour concentrer ses forces sur l'essentiel : Instagram, Messenger et surtout le Metavers.
- Au niveau structurel, le co-fondateur et PDG de Meta souhaite alléger les organigrammes. Certains niveaux de gestions ont été considérés comme inutiles, des freins à l'efficacité.
- Enfin, Mark Zuckerberg a déclaré sans ambages que le télétravail est son ennemi. Selon lui, c'est factuel : les employés en présentiel "en font plus".
Les chiffres de Mark Zuckerberg son formels : le télétravail nuit à la productivité
Comme beaucoup de grandes entreprises, Meta a massivement adopté le télétravail au moment des confinements. En 2020, Zuckerberg a même déclaré que sa boîte deviendrait "l'entreprise la plus avancée en matière de travail à distance". En 2021, cette déclaration a été suivie d'effets : tous les employés à tous les niveaux pouvaient demander à passer en 100% distanciel. Nous arrivons donc en 2023 : le rétropédalage est massif.
Ce virage à 180 degrés ne se base pas sur du vent ; Zuckerbeg cite diverses analyses de productivités internes. Les études menées par Meta indiquent que les ingénieurs qui ont rejoint l'entreprise avant l'ère du 100% télétravail sont plus performants que les personnes qui ont fait leurs premiers pas chez Meta depuis chez elles. Autre conclusion intéressante : il semblerait que les jeunes en début de carrière sont bien plus productifs lorsqu'ils voient des collègues face à eux au moins 3 jours par semaine.
Pour l'homme d'affaires, ces chiffres s'expliquent grâce au lien de confiance qui unit les équipes soudées. Ce lien s'établirait bien plus facilement en face à face qu'à travers un écran (jusqu'au jour où le Metavers changera la donne... peut-être).
La pandémie a clairement changé les habitudes des métiers du tertiaire. Aujourd'hui, une entreprise qui ferme complètement la porte au travail à distance réduit de 25% ses chances de recruter de nouveaux talents (source : rapport sur les salaires pour Hired). Pourtant, la tendance dans les grandes entreprises tech est au retour au bureau :
- Elon Musk a envoyé une lettre à tous les employés de Tesla en leur demandant de retourner au bureau.
- Toujours du côté d'Elon Musk, le milliardaire a mis totalement fin au travail à distance chez Twitter. Certaines personnes se retrouvent même à dormir au bureau.
- Snap Inc., qui détient Snapchat, a réduit les jours de télétravail pour tous les employés.
- Howard Schultz, boss de Starbucks et Jamie Dimon chez JPMorgan, se plaignent d'une perte de "l'art de la collaboration" et du "lien avec une mission partagée".
Au niveau mondial, un bras de fer semble commencer entre les chefs d'entreprise et les employé(e)s autour de la question du travail à distance.