Un décollage raté...

No Man's Sky, le projet d'Hello Games, donnait l’eau à la bouche : un univers spatial grandiose au style science-fiction et rétro, avec de l’exploration, du craft et de la survie. Comme nous le savons, tout ne s’est pas passé comme prévu. Comme un mauvais présage, en 2013, une pluie diluvienne s’est abattu sur Guildford et a inondé le studio, le soir de Noël. Une ville que vous connaissez sûrement si vous avez vu notre JV Legends sur Peter Molyneux. Quoi qu’il en soit, les PC de l'équipe prennent l’eau. Les disques durs sont irrécupérables et une grosse partie du projet part donc à la poubelle.

Après s’être relevé de cet incident, la hype No Man's Sky atteint le monde entier. Le jeu s’offre de somptueux trailers qui laissent présager d'une aventure jamais vue. Le chef du studio, Sean Murray, s’enflamme. Nous avons notamment eu droit à des promesses d’un mode multijoueur qui, nous le verrons, ne seront pas tenues à la sortie du titre. D’un autre côté, en octobre 2015, le projet est victime de différents leaks. Il se dit de sources sûres que le soft est actuellement dans la tourmente, et que la version PS4 est laborieuse. La console encaisse difficilement la taille de No Man's Sky, et c’est donc la version PC qui est montrée pour l’instant. Des inquiétudes confirmées lorsque JV est invité à le tester à Londres. En effet, bien que le jeu soit une exclusivité PlayStation, c’est bien une version PC qui est proposée aux journalistes. En allant ensuite sur la version PS4, la différence est flagrante. Les graphismes ne sont pas à la hauteur des promesses et des trailers, sans oublier le sentiment de vide qui se dégage de la version d’essai.

Les problèmes s'accumulent deux semaines avant la sortie de No Man's Sky. Premièrement, avec certains exemplaires vendus "tombées du camion" puis remises en vente. Un exemplaire est parti à 2000 euros sur eBay. Le propriétaire va livrer le premier test non-officiel sur Reddit. Ce dernier dénonce des bugs qui lui ont notamment permis d'atteindre la fin en deux jours, révélant à l’occasion les secrets et subtilités du jeu. Par la suite, Sean Murray est mis face à ses mensonges par rapport au multijoueur. Par exemple, lorsque l’un des joueurs creuse le sol, l’autre joueur ne voit pas les modifications sur sa partie. Chez l’un il fait jour et chez l’autre, il fait nuit. Ce genre de témoignages se multiplient. Durant cette période, il y a même des plaintes qui sont déposées auprès du Bureau de Vérification de la Publicité, accusant le studio d’avoir fait de la publicité mensongère.

...pour un atterrissage réussi.

Les partis impliqués dans ce fiasco s’engagent sur la voie du pardon et décident de redresser la barre. La machine est enclenchée à partir de novembre 2016 avec une série d’extensions gratuites, proposées avec une régularité exemplaire. Depuis sa sortie, No Man's Sky a connu pas moins de 19 mises à jour majeures. Il suffit de lancer le jeu aujourd’hui pour se rendre compte que le résultat est bien au-delà de ce qui avait été promis en 2013. Il intègre le fameux mode multijoueurs, de la VR, de la création de base, des méchas, des véhicules terrestres, une quête mieux scénarisée, des raids à 32 joueurs, des mondes sous-marins, des tonnes de contenu… Bref : un produit final à la hauteur des ambitions initiales du studio. No Man's Sky redevient fréquenté et fréquentable, et des pics de joueurs en simultané sont atteints assez vite au gré des mises à jour. Une belle remontée qui montre qu’un départ catastrophique ne scelle ni l’avenir ni le potentiel d’un jeu…

• Pour en savoir plus, rendez-vous au-dessus pour le JV Legends.