Le Web3 est encore une terre inconnue pour le jeu vidéo, même si de nombreux éditeurs semblent se pencher sur la question. La semaine dernière, c'est The Pokémon Company qui semble avoir rejoint les aventuriers. En témoigne leur dernière offre d'emploi.
The Pokémon Company cherche des amateurs de Web3
Les temps changent; les hommes et les Pokémon aussi. Si l'on a cru suivre les aventures de Sacha et Pikachu pendant encore toute la vie, The Pokémon Company a décidé de s'en séparer. C'est aussi la Team Rocket, antagoniste de la série animée, qui s'est séparée il y a peu. Concernant ses futurs jeux, les plans de TPC sont aussi flous : outre le DLC Le Trésor Enfoui de la Zone Zéro, rien ne semble être au programme si ce n'est le recrutement par Creatures de développeurs à l'aise avec la dernière génération de consoles. Et c'est aussi grâce à ce genre d'offres d'emploi que l'on peut s'interroger sur les prochaines initiatives de The Pokémon Company.
C'est sur le réseau social réservé aux professionnels LinkedIn que l'entreprise a publié une offre pour un Responsable du développement de l'entreprise. Un poste à très haute responsabilité, puisqu'il a les oreilles de l'équipe de direction et du président, mais aussi selon les prérequis à satisfaire. Douze ans d'expérience professionnelle dont au moins 7 dans une entreprise liée à la technologie, au jeu vidéo ou au divertissement. Mais c'est surtout cette partie qui interpelle :
- Connaissance et compréhension approfondies du Web 3, y compris des technologies de la blockchain et des NFT, et/ou du métavers.
- Profondément connecté à un réseau d'investisseurs et d'entrepreneurs dans les secteurs technologiques ci-dessus (Web3 et métaverse).
The Pokémon Company a donc comme projet de s'intéresser aux NFT et est prêt à payer entre 140 000 euros et 209 000 euros par an celui qui s'en chargera. Trois lettres qui signifient non-fungible token (jetons non-fongibles en français) : une technologie qui permet de devenir le propriétaire officiel d'un fichier numérique, parfois simplement par le biais d'achat grâce à une monnaie virtuelle.
NFT et Métaverse, derniers terrains de conquête du jeu vidéo
Un concept qui est depuis quelques années dans le viseur des éditeurs de jeux vidéo. L'exemple le plus concret et le plus simple à illustrer est l'initiative d'Ubisoft. Fin 2021, l'entreprise française décide de lancer Quartz : une plateforme sur laquelle les utilisateurs peuvent acheter des NFT mais aussi revendre celles acquises lors de ses différentes sessions de jeu avec les titres compatibles comme Ghost Recon : Breakpoint. Une idée reprise par Justin Kan, cofondateur de Twitch, avec Fractal.
Sur le papier, le concept semble idéal pour un jeu aux allures de Pokémon qui se concentre sur la collection. Le créateur de contenu Logan Paul s'en empare et fait la promotion d'un jeu appelé CryptoZoo : le principe est d'acheter des animaux et créatures sous forme de NFT avec des ZooCoins et de les faire se reproduire. Des créatures hybrides rares peuvent alors naître et se vendre plus cher. Fin 2022, c'est l'enquêteur spécialisé dans les escroqueries à la cryptomonnaie qui enquête et accuse Logan Paul d'avoir arnaqué ses 23 millions d'abonnés. Le Youtubeur va alors retirer ses vidéos sur le sujet et présenter ses excuses.
Une affaire qui n'est pas un cas isolé et qui devrait inciter The Pokémon Company à marcher sur des œufs, d'autant que toute l'industrie semble mitigée. Les joueurs ont déjà poussé un studio à faire machine arrière tandis que pour certains acteurs majeurs de l'industrie comme Microsoft, Mojang ou encore Rockstar, c'est un grand non.