Équiper nos smartphones d’une carte SIM appartiendra bientôt au passé : c’est en tout cas le projet de Thales avec l’iSIM, destinée à remplacer la SIM et eSIM dans les années à venir. Et cela pourrait tout changer pour nos terminaux mobiles.
Charger une carte nano-SIM dans son nouveau smartphone pour avoir accès au réseau mobile de son opérateur de téléphonie est une habitude que l’on a tous. Mais à l’avenir, les téléphones pourraient bien ne plus avoir de tiroir destiné à accueillir cette précieuse petite carte. Et pour cause : avec l’iSIM qui se présente comme la prochaine évolution de la SIM, cette dernière sera totalement intégrée au processeur (SoC) du terminal.
Une évolution de l’eSIM, encore peu développée
Mais avant de composer avec l’iSIM, va sans doute falloir faire avec l’eSIM. Cette technologie se situe entre la SIM classique, amovible, et l’iSIM, intégrée au SoC. L’eSIM a beau être un support physique, elle n’est pas amovible pour autant au sein de l’appareil dans lequel elle se trouve.
Pour associer l’eSIM à un opérateur lorsque vous changez de forfait mobile, il suffit d’ajouter un profil de manière logicielle. Celui-ci est fourni par l’opérateur lui-même. Il est même possible de gérer plusieurs abonnements en même temps, par exemple lorsque vous utilisez votre smartphone à fois de manière personnelle et professionnelle : cela évite d’avoir deux cartes SIM séparées.
L’un des autres avantages de l’eSIM, c’est qu’il n’est plus nécessaire d’attendre de recevoir sa carte SIM à la maison pour activer un nouveau forfait. Cependant, aujourd’hui, l’eSIM n’est pas du tout répandue en France. Aux États-Unis, les iPhone 14 sont dotés d’eSIM mais chez nous, c’est toujours la nano-SIM qui est de rigueur.
L’iSIM est déjà une réalité chez Thales et Qualcomm
La question que l’on peut se poser concerne l’avenir de l’eSIM alors que l’iSIM est déjà d’actualité. Dans un communiqué publié récemment, Thales a annoncé avoir lancé la première iSIM sécurisée certifiée par la GSMA avec Qualcomm, « pour apporter aux smartphones une connectivité flexible et compacte ». C’est à l’intérieur du SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 que se trouve cette innovation.
« L’iSIM peut désormais offrir aux fabricants d’appareils de nouvelles opportunités pour économiser de l’espace, réduire les coûts de construction et de logistique tout en maintenant le meilleur niveau de sécurité de sa catégorie », détaille Thales. « L’émergence de l’iSIM complète les offres SIM et eSIM existantes, et pourrait représenter selon Kaleido Intelligence 19% de toutes les expéditions eSIM d’ici 2027, soit 300 millions. »
Plus compacte, plus sûre et finalement plus flexible à l’usage que la SIM classique, l’iSIM pourrait s’imposer rapidement, à condition que les constructeurs et les opérateurs de téléphonie mobile jouent le jeu. Car la SIM reste à ce jour le dernier vrai contact « physique » entre les opérateurs et leurs clients. En France, près de 83 millions de cartes SIM circulaient fin 2022 selon les chiffres de l’Arcep. Il est possible que le pays saute l’étape de l’eSIM pour passer directement à l’ère iSIM. Dans tous les cas, tenez-vous prêt à voir débarquer des smartphones sans slot pour carte SIM dans les années à venir.