Encore une promesse qu’Elon Musk aura du mal à tenir. Il souhaitait tester ses nouvelles puces neurologiques sur le cerveau humain, mais la FDA met un gros stop à son projet, compromettant ses ambitions. Mais en respectant quelques conditions, cela pourrait être réalisable.
Elon Musk fait des promesses avant d’avoir les autorisations…
Il semble assez peu étonnant qu’Elon Musk se retrouve de nouveau à ne pas pouvoir tenir ses promesses. Comme souvent il n’est pas directement responsable, mais annonce des choses qui ne sont pas complètement de son ressort.
Dans une enquête complète de nos confrères de Reuters, on découvre les ambitions d’Elon Musk pour Neuralink, mais aussi le rejet de la FDA (Autorité responsable des essais cliniques aux USA) pour tester sur le cerveau humain. Sans ce travail d'enquête, nous n’aurions jamais su, car en tant qu’entreprise privée, Neuralink n’a aucune obligation d’annoncer le refus et la FDA ne peut pas le rendre public.
The FDA rejected Elon Musk’s bid to test brain chips in humans. A year later, his company, Neuralink, is still working through the agency’s concerns. Three staffers said they were skeptical the company could quickly resolve the issues https://t.co/aghXChNNY6 pic.twitter.com/ocFZojmgud
— Reuters (@Reuters) March 3, 2023
On découvre aussi qu’il s'agissait de la quatrième fois depuis 2019 qu’Elon Musk prévoyait de tester ses puces sur le cerveau humain, en vain. Pourtant la demande n’a été déposée que début 2022.
Depuis un an, les équipes travaillent d’arrache pied pour résoudre et se conformer aux exigences de la FDA au plus vite. = Et si l’autorisation était plus tôt que prévu ? = Dans un document interne fourni pas des employés de Neuralink, il semble qu’une nouvelle demande pourrait être formulée prochainement. Encore une fois, Elon Musk est très positif sur l’issue de celle-ci. À l'inverse, des salariés se sont confiés et sont plutôt sceptiques sur la rapidité à se conformer.
Nous ne pouvons pas savoir quelles sont les obligations qu’a demandé la FDA, pour respecter le secret des entreprises et de la recherche. On peut ainsi lire dans l'enquête :
La FDA affirme avoir approuvé environ les deux tiers de toutes les demandes d'essais sur l'homme pour des dispositifs lors de la première tentative au cours des trois dernières années. Ce total est passé à 85% de toutes les demandes après un deuxième examen
Mais le problème est que plus vous faites de demandes rejetées, plus vos chances d'acceptation diminuent. Il valait mieux repartir à l’étape de recherche et résoudre tous les problèmes soulevés par la FDA.
“Les régulateurs sont des obstacles au progrès”
La vision d’Elon Musk est clairement ultra progressiste, au point même de rejeter l’avis des régulateurs, même s’il doit toujours finir par s’y conformer. Cela s’est vu quand il a fallu augmenter la cadence de production des Tesla Model S et Model 3. Mais aussi pendant le développement de la fusée Starship qui n’est pas encore terminée. Neuralink est juste une autre entreprise dans laquelle Elon Musk ne se sent pas libre à cause des réglementations et des demandes constantes d’approbation.
Add Fun to the FDA & rename to FFDA
— Elon Musk (@elonmusk) March 5, 2023
Le problème est qu’en faisant des demandes qui lui paraissent devoir passer, les régulateurs sont encore plus exigeants. Dans l’enquête, Kip Ludwig, l’ancien directeur de programme d'ingénierie neuronale aux National Institutes of Health explique :
Neuralink ne semble pas avoir l'état d'esprit et l'expérience nécessaires pour mettre cela sur le marché de si tôt
Surtout qu’Elon Musk vit dans un monde où la technologie a pris le pas. Au point même d’annoncer que sa puce neurologique pourrait “enregistrer et rejouer des souvenirs” ou même “rétablir la pleine mobilité des patients paralysés”. Et c’est là que ça devient du génie, car toute la valeur de l’entreprise repose sur son discours et les résultats montrés au compte goutte.
Dans un document interne, on découvre que les autorisations pourraient être données ce 7 mars. Mais le pessimisme est de rigueur au sein des équipes. Décrivant cette date plus comme un pari qu’autre chose.
Il faut aussi savoir que Neuralink est une entreprise privée non financée par l’État. Du coup les autorisations sont beaucoup plus compliquées à obtenir. Elon Musk justifie ce choix pour ne pas être surveillé ou constamment avoir à gérer des obstacles bureaucratiques.
À vouloir aller trop vite, Elon Musk passe pour une personne qui voit le cerveau humain comme un outil matériel et non un organe. C’est en partie ce qui semble inquiéter la FDA.