L’art numérique connaît ses travers, et ce récent événement en témoigne. Au début du mois, une image à l’effigie de l’émoji « crotte » s’est vendue pour la « modique » somme de 26 000 €…
Le phénomène des NFT Bitcoin Ordinal fait déjà l’objet de dérives
L’arrivée des NFT sur le réseau Bitcoin avec le nouveau protocole Ordinals début février engendre d’ores et déjà des folies dues à la spéculation. Pour rappel, cette nouvelle fonctionnalité permet d’associer des images à des Satoshis, la plus petite unité de Bitcoin.
Nommés ordinaux, ces « artefacts numériques » peuvent ensuite être revendus par leur propriétaire, à la manière des NFT sur Ethereum. Si pour le moment les Ordinaux Bitcoin se limitaient majoritairement à des copies d’avatars des célèbres collections Ethereum tels que le Bored Ape Yacht CLub, le 1er mars dernier, un NFT d’un autre genre a fait parler de lui.
L’artefact numérique « 121 » n’est ni plus ni moins qu’une image à l’effigie de l’émoji crotte. Toutefois, la blague peu originale aurait pu passer inaperçue si l’Ordinal n’avait pas été acheté pour 1.21 Bitcoin, soit un peu plus de 26 000 €…
A poop emoji nft on #bitcoin ordinal was just bought for 1.21 BTC ($28,000)
— Crypto Crib (@Crypto_Crib_) March 1, 2023
Finally some real world utility for Bitcoin! pic.twitter.com/MQCbsb8qwo
Si cette nouvelle vente douteuse peut témoigner d’un véritable intérêt autour des NFT Bitcoin pour quelques-uns, pour une grande partie des détracteurs, elle symbolise davantage les dérives du protocole Ordinals. En effet, bien avant qu’un emoji « crotte » ne se vende pour le prix d’une voiture neuve, le protocole s’était attiré les foudres de plusieurs utilisateurs. Ainsi, cette nouvelle vente devrait à nouveau alimenter la controverse autour de cette fonctionnalité.
D’autant plus qu’il pourrait s’agir d’une fausse transaction…
Les Ordinaux Bitcoin déjà en proie au « washtrading »
Selon le média CryptoSlate, cette transaction pourrait finalement s’avérer être une manipulation de marché. Plus communément appelée WashTrading, il s'agit d'une transaction dans laquelle l’identité de l’acheteur et du vendeur est la même. Ainsi, il s’agit sûrement d’un simple transfert et le coût du NFT est artificiellement gonflé puisqu’il n’existe pas réellement de demandeur à ce prix-là, et heureusement…
Souvent pratiqué dans le secteur des NFT, ce fléau a pour but de faire monter artificiellement le prix et engendrer une surévaluation du prix. En voyant le prix gonfler, certains investisseurs pensent rater une opportunité sous le coup du FOMO, seulement, il n’en est rien.
En plein hiver crypto, ces pratiques litigieuses continuent d’alimenter le marché. À titre d’exemple, le lancement de la nouvelle plateforme d’achat et de revente de NFT « BLUR » a généré plus de 577 millions de dollars (543,25 millions d’euros) de « transactions fictives » selon CryptoSlate.
Cela est dû au comportement de plusieurs utilisateurs qui font volontairement du Washtrading pour augmenter leur nombre de transactions dans l’objectif d’obtenir plus de jetons Blur (BLUR). Tout cela donne inévitablement une illusion de popularité importante et a placé la plateforme à la première place, détrônant même la marketplace NFT pionnière : Opensea.
Cet article ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Les news web3 ont pour seuls objectifs l'information et la vulgarisation autour des thèmes cryptos, NFT et métavers.