Les semaines passent et les coulisses concernant l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft continuent de s'agiter. La Commission Européenne serait prête à remettre son accord pour le deal, ce qui ne scellerait pas pour autant les affaires de la firme de Redmond.
La Commission Européenne semble prête à donner son aval
Plus d'un an après l'accord historique signé entre Microsoft et Activision Blizzard King pour 68,7 milliards de dollars, le rachat du deuxième par le premier nécessite l'aval de plusieurs commissions à travers le monde. Depuis septembre 2022, les coulisses s'agitent et plusieurs instances chargées d'enquêter sur le respect des lois liées à la concurrence par cette acquisition livrent leurs premières conclusions. Il y a quelques semaines, Microsoft a peut-être réalisé un grand pas en avant dans cette enquête en proposant des partenariats avec d'autres constructeurs : parmi ces accords, il y a par exemple l'engagement de la firme de Redmond de distribuer pendant 10 ans la saga Call of Duty chez Nintendo (bien que certains observateurs doutent de la compatibilité technique de la Nintendo Switch). Il a aussi séduit Nvidia, autrefois opposé au deal, en promettant l'arrivée des jeux Xbox PC (Xbox Game Studios et Bethesda) sur le système de cloud GeForce Now. Une durée d'au moins 10 ans aussi est aussi mentionnée.
Des initiatives proches du coup de poing final pour Sony, acteur majeur du marché vidéoludique opposé fermement à cette acquisition ? S'il est trop tôt pour le dire, Microsoft semble avoir pris le bon chemin en proposant des accords avec éditeurs. C'est en tout cas ce que l'on peut croire à la suite de l'article publié hier par l'agence de presse Reuters. Selon trois personnes proches du dossier, la Commission Européenne est sur le point de donner son accord concernant l'acquisition. Néanmoins, d'autres engagements devront être mis sur la table selon une de ces personnes :
Microsoft pourrait également devoir proposer d'autres mesures correctives comportementales pour apaiser les inquiétudes d'autres parties que Sony.
Rachat d'Activision par Microsoft : le feuilleton loin d'être fini
Toutefois, il ne faut pas que Microsoft crie victoire trop tôt dans cette affaire. Tout d'abord parce que la Commission Européenne a jusqu'au 25 avril pour rendre sa décision. Comme dans un match de boxe ou de tennis ou les protagonistes s'échangent coup pour coup, les choses peuvent changer même s'il faut rappeler que c'est plus Sony qui a récemment été rappelé à l'ordre. La firme de Jim Ryan pourrait dévoiler au public des documents classés secret comme les accords d'exclusivité des jeux ou les discussion avec la Federal Trade Commission (États-Unis).
À ce sujet, ce sont bien les autres instances de régulation qui pourraient mettre un frein à cette acquisition. Si on a vu que la Commission Européenne pourrait y être favorable, ce n'est pas le cas de la Competition and Markets Authority (CMA). L'instance britannique est pour le moment réfractaire, à l'instar de la FTC. Si celle-ci a donc autorisé Microsoft à avoir accès à plusieurs données de Sony pouvant être cruciales dans leur communication, elle aurait d'abord précipité son verdict afin d'influencer les agences à rendre le leur.
De quoi complexifier le feuilleton mais aussi le rendre bien plus intéressant. Il se peut que certaines des instances régulatrices engagées bloque complètement le deal : Microsoft pourrait alors emmener l'afffaire devant la juridicition de pays de cette même instance.