Elon Musk, Tesla et voitures électriques : le topo est là !

C’est dans une interview accordée à Business Insider que Jens Andersen, ex-ingénieur chez Volkswagen, a dressé le portrait actuel et futur de l’industrie automobile. Il a aussi pris le temps de parler de Tesla en expliquant que le constructeur américain manquait de muscles pour pouvoir survivre et que Volkswagen serait en mesure de prendre possession de la société d’Elon Musk (pas sûr que ça arrive de sitôt). Il a également précisé que le nouveau PDG de Twitter était, par le passé, un « homme raisonnable » mais que « au fil des ans, il est devenu un provocateur, un joueur et un connaisseur, et surtout un milliardaire. »

Même si Elon Musk ne doit pas forcément apprécier ces commentaires à son égard, la partie la plus intéressante de l’interview de Jens Andersen ne concerne en rien Tesla et son PDG, mais plutôt l’état actuel de l’industrie automobile (il en parle en se focalisant sur l’exemple de l’Allemagne). Selon l’ingénieur, les prix des voitures électriques ne baisseront pas à court terme et « ceux qui conduisaient une Opel Corsa hier, se déplaceront en bus demain ». Jens Andersen assure également que l’accès à la voiture sera à la fois plus compliqué, tout en précisant que le public optera de plus en plus pour les services d’abonnement et les transports publics.

Le passage du thermique à l’électrique fait mal au porte-monnaie

« Pendant longtemps, il y avait une grande base de volume pour l'activité des moteurs à combustion, en particulier dans le groupe Volkswagen. Et cette base de volume est essentielle pour une mobilité abordable », note Jens Andersen. Pour autant, s'agissant des voitures électriques, il assure que « cette base de volume n'existe pas encore » et qu’elle ne sera peut-être pas desservie par les constructeurs allemands à l'avenir. Sa production en Europe, à ce jour, n’est pas rentable par rapport aux véhicules fabriqués en Chine. Et pour lui, le bilan est clair : « Le temps de la mobilité individuelle abordable made in Europe touche à sa fin sans mesures d'accompagnement supplémentaires ».

Crédit Photo : Volkswagen

Cette difficulté à rentabiliser le produit va faire oublier aux grands constructeurs allemands les véhicules de masse, selon l'ancien dirigeant de Volkswagen. Mercedes, BMW et même Volkswagen ont déjà confirmé que, contrairement aux époques précédentes, leurs stratégies pour l'avenir consistent à vendre moins, mais plus cher. Jens Andersen, n’est d’ailleurs pas le seul à parler en ces termes, puisque Carlos Tavares a rendu public à plusieurs reprises son désaccord avec l'entrée des constructeurs chinois sur le marché européen.

D’une manière générale, les paroles de l’ingénieur anticipent un avenir dans lequel les citoyens seront forcés de délaisser le véhicule qu'il possède. Dans son esprit, deux choix s’offriront aux consommateurs : soit, ils misent sur les services d'abonnement et le leasing (un moyen plus accessible d'accéder à un produit cher en payant au fil des années), soit ils devront mettre la voiture de côté. Pour l'instant, ce qui semble clair, c'est que nous aurons le droit à un nouveau modèle pour le secteur et l’industrie automobile. La voiture électrique à 20 000€ sera-t-elle la norme ? Rien n’est moins sûr…