Mark Zuckerberg, le patron de Meta, a annoncé le lancement d’une phase de test autour d’une intelligence artificielle conversationnelle au sein des applications Messenger et WhatsApp. Une démarche qui cherche clairement à concurrencer ChatGPT.
Il y a quelques semaines seulement, beaucoup reprochaient à Meta de ne pas s’intéresser assez à la grande tendance du moment : l’intelligence artificielle. Vraisemblablement empêtrée dans ses ambitions autour du métavers, l’entreprise américaine, dirigée par Mark Zuckerberg, semblait prendre du retard sur le sujet.
Le patron de la firme avait alors déclaré que l’IA était pourtant dans ses projets. Il l’a confirmé hier soir, en publiant un long message sur sa page Facebook personnelle.
C’est officiel, Meta développe son intelligence artificielle
« Nous créons un nouveau groupe de produits de haut niveau chez Meta axé sur l’IA générative pour dynamiser notre travail dans ce domaine », explique Mark Zuckerberg. Il précise qu’en ce moment, de nouvelles équipes sont en train de se rassembler chez Meta, pour mettre le maximum d’expertise autour de l’IA en synergie. « À court terme, nous nous concentrerons sur la construction d’outils créatifs et expressifs », précise-t-il.
Pour l’heure, ce sont les applications WhatsApp et Messenger qui vont être privilégiées pour des « expériences avec du texte », mais le patron de Meta ajoute que des « expériences avec des images » seront également menées, notamment sur Instagram avec des « filtres créatifs et des formats publicitaires ». La vidéo est également évoquée.
« Nous avons beaucoup de travail »
Le potentiel est énorme, puisque ces différents services sont littéralement utilisés par des milliards d’utilisateurs à travers le monde. Mark Zuckerberg reste cependant prudent, en précisant qu’il y a « beaucoup de travail » qui attend les équipes de Meta.
Il faut dire que le patron de l’entreprise semble voir loin. S’il évoque ses projets à court terme, il évoque aussi ceux à plus long terme : « nous nous concentrerons sur le développement de personnages IA qui peuvent aider les gens de diverses manières ». On peut imaginer des chatbots personnalisés, capables de répondre à de nombreux types de question.
Une IA qui lit vos messages WhatsApp, ça vous intéresse ?
Intégrer une IA conversationnelle à une plateforme de messagerie instantanée bien connue du public a sans aucun doute un intérêt pour les utilisateurs, à condition que l’intelligence artificielle soit performante. Sur ce point, Meta est attendu au tournant : l’échec de la démonstration de Google avec Bard lui a déjà coûté très cher. On imagine que Mark Zuckerberg ne prendra pas le risque de présenter un projet qui n’est pas peaufiné au public.
Cependant, on peut aussi anticiper certaines réticences de la part des utilisateurs, qui verront peut-être d’un mauvais œil le fait que leurs discussions WhatsApp et Messenger soient potentiellement lues par une IA qui pourrait s’en servir pour apprendre de nouvelles choses. Là aussi, Meta devra jouer la carte de la transparence auprès de ses utilisateurs, et ne pas brûler les étapes comme d’autres l’ont fait avant.