Starlink, le service de connexion à Internet par satellite, est un véritable succès à l’international. Mais la Chine désire le concurrencer : le pays a un projet qui entend surpasser largement celui de l’entreprise américaine. Mais ce n'est pas son seul objectif.
Avec Starlink, Elon Musk a trouvé un moyen de connecter un maximum de monde à Internet, y compris les personnes qui se trouvent dans des zones où la couverture était très limitée jusque-là. Pour ce faire, l’entreprise américaine déploie des milliers de satellites en orbite terrestre basse. Ces derniers créent un véritable maillage dans le ciel. Starlink suscite bien des convoitises. Amazon compte lancer son Projet Kuiper prochainement et l’Europe prépare également sa propre constellation de satellites, nommée IRIS2. Mais le concurrent le plus féroce de la filiale de SpaceX pourrait bien venir de Chine.
Chine : plus de 13 000 satellites bientôt lancés ?
Selon le site South China Morning Post, la Chine compterait lancer près de 13 000 satellites en orbite terrestre basse. Le système pourrait, ainsi, connecter des millions de personnes à Internet, mais ça ne serait pas son seul intérêt. En effet, la Chine pourrait aussi s’en servir pour « espionner les réseaux rivaux », mais aussi « mener des missions anti-Starlink », explique le média.
Précisément, ce sont 12 992 satellites, provenant du tout nouveau China Satellite Network Group Co, qui seraient au cœur de ce projet nommé GW. Cela permettrait à la Chine de dépasser les ambitions de Starlink, qui tournent, quant à elles, autour de 12 000 satellites mis en orbite d’ici à 2027.
Un projet qui viserait à parasiter Starlink
La Chine voudrait lancer son projet rapidement, « avant l’achèvement de Starlink », précise SCMP. Car l’un des principaux objectifs du pays serait bel et bien de parasiter le projet d’Elon Musk, en plaçant ses satellites sur « des orbites que la constellation Starlink n’a pas encore atteintes ». Les scientifiques chinois estiment que cette stratégie permettrait de « gagner des opportunités et des avantages à d’autres altitudes orbitales, et supprimerait même Starlink » à certains endroits.
En plus du parasitage, une notion d’espionnage serait aussi au rendez-vous. Là aussi, les satellites de Starlink sont très clairement en ligne de mire. Car la Chine voit dans le réseau d’Elon Musk une véritable menace : « Les satellites Starlink peuvent utiliser leur maniabilité orbitale pour frapper et détruire activement des cibles proches dans l’espace », affirment notamment des chercheurs de l’Université d’ingénierie spatiale de l’Armée populaire de libération (APL) basée à Pékin.
Vers une saturation de l’espace
Cela pourrait bien évidemment poser des problèmes à Starlink, mais pas seulement. En effet, A la vitesse à laquelle se déploient les satellites en orbite terrestre basse ces dernières années, la saturation de cette partie de l’espace pourrait devenir un gros souci à l’avenir.
Starlink envisage de continuer à déployer ses satellites de manière durable, jusqu’à en atteindre environ 40 000. Aujourd’hui, l’entreprise américaine en possède environ 3 000 en orbite et, déjà, des problématiques autour de la place prise par ces appareils interrogent. Si l’on ajoute à cela les 13000 de la Chine ou encore les 3236 de Kuiper, il y a effectivement de quoi se poser des questions.
Et tout cela est sans compter les éventuelles tensions entre les pays et les entreprises, notamment avec la volonté de parasitage de la Chine. Le pays ne laisse d’ailleurs pas de côté le fait de monter une coalition « anti-Starlink » avec ses alliés. Et si une guerre en orbite terrestre basse était en train de se préparer ?