Après les États-Unis, c’est maintenant au tour de l’Europe de prendre de grosses mesures contre l’application chinoise, TikTok. La Commission européenne veut sécuriser davantage ses données, et elle a pris une grosse décision en conséquence.
Les États-Unis et l’Europe font front face à TikTok
Après les États-Unis, l’inquiétude autour de TikTok monte aussi en Europe ! Depuis plus de deux ans, l’application chinoise est sous le feu des projecteurs occidentaux, et cette suspicion découle d'une politique de confidentialité qui a suscité beaucoup de méfiance tant chez l’oncle Sam que sur le vieux continent. Mais, en novembre 2022, le réseau social a réagi. Et il l’a fait en assurant qu'il était déterminé à modifier sa politique de confidentialité tant dans l'Espace économique européen qu'au Royaume-Uni et en Suisse. Cette déclaration d'intention vise à rendre plus transparente la gestion des informations des utilisateurs de TikTok, et, surtout, à mettre fin aux suspicions des gouvernements occidentaux. Pourtant, si on en croit les évènements récents, ça ne chante pas sous la douche chez ByteDance.
Très critiquée aux États-Unis par les démocrates et les républicains, TikTok a entamé 2023 avec un revolver braqué sur la tempe, après le passage d'une loi interdisant la plateforme de partage de vidéos sur les appareils des fonctionnaires. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, la Commission européenne vient, à son tour, d’interdire à tout son personnel d’utiliser TikTok.
TikTok bannit des téléphones de la Commission européenne
Cette interdiction est entrée en vigueur ce jeudi, et elle ne concerne pas seulement les téléphones professionnels des employés. Le mail qui informe de cette mesure stipule aussi que les salariés doivent supprimer cette application de leurs smartphones personnels, surtout s’ils disposent d'outils leur permettant de s’acquitter de leurs responsabilités professionnelles. Et tout cela fait suite à des doutes que la Commission européenne a quant à la protection des données fournies par l’application chinoise. L’objectif derrière tout ça pour l’institution est de sécuriser ses données et ses systèmes de menaces en matière de cybersécurité.
La date limite pour que les employés retirent TikTok de leurs appareils est fixée au 15 mars, et, selon le journal Politico, les autres institutions de l'Union européenne, comme le Parlement et le Conseil, devraient, eux aussi, prendre la même mesure que la Commission dans les prochaines semaines. Le patron de TikTok, Shou Zi Chew, n’est donc pas au bout de ses peines. Il avait pourtant été accueilli à Bruxelles, début janvier, pour mieux comprendre les obligations imposées par l’Europe dans le cadre du Digital Service Act. Et il sera aussi entendu à Washington le 23 mars prochain pour parler de l’impact de l'application sur les enfants ou de la relation de la plateforme avec le Parti communiste chinois. Avec tout ça, il est donc évident que la tension entre la Chine et l'Occident est loin de s'apaiser, et ce ne sera donc probablement pas le dernier chapitre de ce feuilleton qui menace de s'étirer encore davantage dans le temps.