Les intelligences artificielles n’ont jamais été aussi populaires, et cela pourrait continuer dans les années à venir. Selon le créateur de ChatGPT, les utilisateurs pourraient même se tourner vers elles pour tenter de se soigner… et c’est inquiétant !
On connaît déjà l’intelligence artificielle capable d’écrire des livres, celle qui se substitue à un avocat, celle qui compose de la musique… mais pour le moment, il n’y a pas réellement d’IA médicale qui se détache dans cette tendance. Cependant, selon Sam Altman, le PDG d’OpenAI, cela pourrait arriver prochainement.
Bientôt des IA médicales ? Le patron d’OpenAI le soutient
Le créateur de ChatGPT a récemment publié une série de tweets dans laquelle il expose son opinion sur la situation : « L’adaptation à un monde où les IA seront progressivement intégrées va très rapidement arriver. Les bénéfices, et le fun, sont évidents », estime-t-il. Puis il ajoute « Ces outils vont nous aider à être plus productifs (j’ai hâte de passer moins de temps à envoyer des emails !), à être en meilleure santé (des IA conseillères médicales pour les personnes qui ne peuvent pas se payer de soins), plus intelligents (les étudiants utiliseront ChatGPT pour apprendre) et plus divertis (les IA génératrices de mèmes) ».
these tools will help us be more productive (can't wait to spend less time doing email!), healthier (AI medical advisors for people who can’t afford care), smarter (students using ChatGPT to learn), and more entertained (AI memes lolol).
— Sam Altman (@sama) February 19, 2023
Il a beaucoup à dire concernant ces deux tweets. Mais l’un des points les plus intéressants est sans doute celui qui concerne les intelligences artificielles médicales prédites par Sam Altman.
Le PDG d’OpenAI estime, dans ce contexte, que les utilisateurs des intelligences artificielles pourront se tourner vers elle au lieu d’aller voir un médecin. La principale raison à cela serait financière. Plutôt que d’aller dans un cabinet médical, les personnes pourraient interroger un bot capable de l’aiguillier vers un traitement en fonction de leurs symptômes.
Le « bot docteur », une idée qui ne plait pas
Cette idée est loin de faire l’unanimité sur Twitter. « Je n’ai pas vraiment envie d’en débattre, mais pourquoi les gens qui n’ont pas les moyens de payer leurs frais médicaux devraient être contraints de parler à votre robot ? Enlever l’humanité des humains nous tuera tous », estime un internaute.
Margaret Mitchell, une chercheuse américaine spécialisée dans l’intelligence artificielle, en profite pour interpeller le créateur de ChatGPT en lui demandant « quel a été l’engagement d’OpenAI auprès de la communauté médicale pour déterminer ce qui pourrait aider ? ». Elle n’a eu aucune réponse.
« Parler d’IA conseillères médicales me met mal à l’aise, étant donné que de nombreux professionnels de santé — y compris des médecins — ont indiqué qu’ils ne sont pas consultés dans la conception de ce genre de technologies », ajoute une autre utilisatrice du réseau social.
😬 “ai medical advisors” makes me uncomfortable given many medical professionals - to include Doctors - have indicated they are *not* consulted in design of tech. So, great question @mmitchell_ai. Still @sama, I’ve had fun with ChatGPT and have used it to streamline tasks as a…
— Olivia P. Walker (@olivia_p_walker) February 20, 2023
L’intelligence artificielle à la rescousse des populations modestes
Reste que la suggestion de Sam Altman s’avère similaire à celles que peuvent faire d’autres défenseurs de l’intelligence artificielle conversationnelle. Cette proposition rappelle celle autour de DoNotPay, une IA qui se propose d’aider les internautes à régler des problèmes juridiques. La tentative de faire entrer DoNotPay au tribunal pour servir d’avocat s’est soldée par un échec aux États-Unis. Cependant, en Colombie, un juge a utilisé ChatGPT pour l’assister dans une affaire.
Différents représentants de la justice ont eu l’occasion de s’exprimer autour de l’utilisation des IA dans des situations juridiques. Leah Wilson, directrice exécutive du barreau de l’État de Californie, a notamment récemment expliqué que si autant de personnes se tournaient vers DoNotPay, c’est en grande partie parce qu’obtenir l’aide d’un avocat ou d’un conseiller juridique humain coûte trop cher.
En sera-t-il de même un jour dans le domaine de la santé ? Ce n’est probablement pas pour demain, en tout cas en France, où ce secteur est très réglementé. Par ailleurs, l’existence de la Sécurité sociale permet au plus grand monde de se soigner à peu de frais. Dans d’autres pays où l’accès au soin est plus complexe, la situation pourrait être différente…