L’ESA, l’agence spatiale européenne, cherche activement une solution destinée à mieux détecter les astéroïdes susceptibles de menacer la Terre, mais qui sont cachés par la lumière du soleil. Pour ce faire, elle est en train de mettre sur pied une toute nouvelle mission .
Il arrive régulièrement que certains astéroïdes qui passent à proximité de la Terre ne soient pas détectés à temps par les agences spatiales. Ces dernières, aussi avancées soient-elles, n’ont pas toujours le bon angle de vue : le soleil, notamment, gêne régulièrement leur détection.
Pour l’ESA, c’est un réel problème, puisque cela pourrait empêcher de détecter un astéroïde qui pourrait représenter une vraie menace pour notre planète. L’agence spatiale européenne a donc décidé de mettre sur pied une nouvelle mission destinée à résoudre cette problématique.
NEOMIR, la solution de l’ESA pour mieux détecter les astéroïdes
La mission NEOMIR, pour Near-Earth Object Mission in the InfraRed, va consister à placer une sonde spatiale en orbite entre la Terre et le soleil, précisément sur le Point de Lagrange L1. Les instruments à infrarouge installés au sein de la sonde permettront alors de détecter la chaleur émise par les astéroïdes. Les scientifiques basés sur Terre seront alors en mesure de les identifier plus rapidement, sans avoir recours à des télescopes terrestres qui sont généralement biaisés par la luminosité du soleil.
« La mission NEOMIR prévue par l’ESA sera située entre la Terre et le Soleil et agira comme un système d’alerte précoce pour les astéroïdes de 20 mètres et plus qui ne peuvent pas être vus du sol », résume l’ESA dans son communiqué de presse.
Le timing de cette annonce n’est pas dû au hasard : la communication de l’ESA intervient pour le 10e anniversaire de l’arrivée sur Terre du météore de Tcheliabinsk, un astéroïde de 20 mètres de long qui a frappé a frappé l’atmosphère au-dessus des montagnes de l’Oural en Russie, à une vitesse de plus de 18 km par seconde. À l’époque, personne n’avait pu prédire son impact avec la Terre, alors qu’il s’agissait du plus gros astéroïde à frapper notre planète depuis plus d’un siècle.
Une mission de taille pour l’ESA
« Qu’il s’agisse de préparer une mission visant à dévier un gros astéroïde des années à l’avance ou de fournir les données aux autorités locales pour tenir les communautés informées des explosions aériennes des semaines à venir, le NEOMIR de l’ESA comblera une lacune dans nos capacités actuelles de détection d’astéroïdes », assure l’agence spatiale européenne.
Elle estime que NEOMIR devrait être capable de détecter les astéroïdes de 20 mètres et plus au moins trois semaines avant qu’ils ne s’approchent de la Terre. « Dans le pire des cas, dans lequel l’astéroïde est repéré en train de passer près du vaisseau spatial, nous obtiendrions un minimum d’avertissement de trois jours », ce qui correspond à la rapidité de déplacement d’un astéroïde vers la Terre.
Cependant, il va falloir attendre un peu pour que cette « arme » de détection des astéroïdes soit en place. La mission NEOMIR est actuellement en cours d’élaboration, et son lancement n’est pas prévu avant 2030. C’est une fusée Arian 6-2 qui se chargera alors de mettre la sonde en orbite. Espérons qu'aucune menace sérieuse ne pointe le bout de son nez d'ici là !