Les adaptations de Donjons & Dragons

Né de l’imagination fertile des concepteurs et auteurs Gary Gygax et Dave Arneson, Donjons & Dragons (Dungeons & Dragons de son titre anglais) est à l’origine un jeu de rôle sur table publié pour la première fois en 1974 par Tactical Studies Rules, Inc. A partir de 1997, Wizards of the Coast prend le relais. Fort de plusieurs éditions enrichissant le lore et de son succès grandissant à l'international, D&D quitte rapidement ses terres natales afin de conquérir d’autres arts… la littérature, la bande-dessinée, le cinéma et bien entendu le jeu vidéo. De nombreuses adaptations ont vu le jour à travers les Âges, et certaines ont marqué les fans durablement, que ce soit en bien ou en mal.

Les joueurs du monde entier ont pu se réjouir de (re)découvrir ces contrées médiévales-fantastiques avec notamment les sagas Baldur’s Gate, Pillars of Eternity, Neverwinter Nights ou encore le MMO Dungeons & Dragons Online. Les cinéphiles n’ont clairement pas eu cette chance. En 2000 sort la première adaptation au cinéma de D&D, et c’est la douche froide. Donjons et Dragons réalisé par Courtney Solomon avec Justin Whalin (Loïs et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman) et Jeremy Irons (Alfred Pennyworth dans le Snyderverse de DC) en tête d’affiche se fait détruire par la critique. Et ne parlons pas de ses deux suites qui réussissent l’exploit d’être pires que leur aîné sur tous les points.

• Donjons et Dragons (2000) - 10% sur RottenTomatoes
• Donjons et Dragons 2 : La Puissance suprême (2005)
• Donjons et Dragons 3 : Le Livre des ténèbres (2012)

Rien de mieux pour nous réconcilier avec l’univers de Donjons & Dragons sur petit ou grand écran que de nous tourner vers l’animation. En janvier 2022, Amazon Prime dégaine une série animée qui fera date auprès des amateurs d'Heroic-Fantasy. Produite en collaboration avec Critical Role Productions, La Légende de Vox Machina adapte la première campagne de la web-série Critical Role au cours de laquelle des comédiens et comédiennes de doublage professionnels jouent à Donjons & Dragons. L’attente suscitée par le projet est telle que le programme est renouvelé pour une seconde saison avant même la diffusion de la première.

L'Honneur des voleurs

Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs n’est en aucun cas la suite de la trilogie cinématographique mentionnée préalablement. Au contraire, cette nouvelle adaptation coupe tous liens de parenté avec ses “illustres” prédécesseurs aussi bien au niveau des personnages que de la région explorée. Ce reboot réalisé et scénarisé par le duo Jonathan Goldstein - John Francis Daley (Game Night) s’émancipe d’un passé douloureux afin d’offrir aux spectateurs une épopée médiévale-fantastique humoristique et familiale.

Un charmant voleur et une bande d'aventuriers entreprennent un braquage épique pour récupérer une relique perdue, mais les choses tournent dangereusement mal lorsqu'ils se heurtent aux mauvaises personnes. - Paramount Pictures

Le casting de Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs :

• Chris Pine (Wonder Woman) - Edgin le barde
• Michelle Rodriguez (Fast and Furious) - Holga la barbare
• Justice Smith (Pokémon : Détective Pikachu) - Simon le sorcier
• Regé-Jean Page (Bridgerton) - Xenk le paladin
• Hugh Grant (Le Journal de Bridget Jones) - Forge Fletcher
• Sophia Lillis (I am Not Okay with This) - Doric la druide
• Daisy head (Shadow and Bone) : la sorcière rouge de Thay

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Le meilleur film D&D !

Il suffit parfois pour être le meilleur de simplement être le moins pire, et dans le cas de Donjons & Dragons au cinéma, cela semble être à la portée de tous tant la première trilogie avait marqué le 7e Art par sa médiocrité. L’Honneur des voleurs, au contraire, cherche à rendre hommage à la saga Donjons & Dragons et à ses dizaines de milliers de rôlistes qui font vivre cet univers depuis près d’un demi-siècle. Pour ce faire, les réalisateurs ont imaginé une aventure colorée, parsemée d’humour et de clins d'œil afin de séduire deux audiences distinctes.

Cette nouvelle vision de D&D au cinéma s’adresse à “Monsieur tout le monde” et se destine à un public familial sans pour autant convenir à une audience “trop” jeune. Il n’est donc pas nécessaire de connaître cet univers d’Heroic-Fantasy pour y plonger corps et âme, et ainsi profiter d’une aventure souhaitée fun et au ton léger, peut-être même un peu trop. L’Honneur des voleurs n’en oublie pas les fans du jeu de rôle sur table. Le long-métrage mentionne des éléments de lore qui feront probablement vibrer les puristes, et conte cette histoire de braquage comme le ferait un maître de jeu (ou MJ).

Un narrateur vient ainsi souligner les pérégrinations et les actes héroïques (ou non d’ailleurs) de notre groupe disparate d'aventuriers dont la fonction et les attributs font écho aux grands archétypes de D&D. L’Honneur des voleurs prend même par instant des airs de GN (pour jeu de rôle “Grandeur Nature”)... les effets spéciaux en plus qui au passage oscillent entre le sympathique et le perfectible. Malheureusement, à vouloir plaire au plus grand nombre, Donjons & Dragons s’éparpille et devient ultra kitsch, voire même “cheesy” (ringard) par instant, ce qui risque de faire tiquer les adeptes de cet univers, mais aussi le reste des spectateurs.

Donjons & Dragons : L’Honneur des voleurs ne démérite pas, mais ne parvient que partiellement à mener à bien sa mission, à savoir réunir sous une même bannière fans de D&D et néophytes.