Prendre l’avion est l’occasion de voyager plus ou moins loin et c’est souvent synonyme d’aventure. Cependant, ces dernières années, de nombreux voyageurs ont été déçus de leur expérience en avion et dans les aéroports, au point de se désintéresser de plus en plus de cette manière de voyager.
Se rendre à l’aéroport pour partir en vacances a longtemps été une expérience grisante pour des millions de voyageurs à travers le monde. Mais ces dernières années, différents constats ont remis en question le fait de voyager en avion. Il y a eu la crise du COVID-19, qui a empêché la population mondiale de voyager pendant des mois, voire des années selon les pays. Et puis il y a aussi la crise économique et enfin les réflexions écologiques qui entrainent un désintérêt, voire un rejet des trajets en avion par les populations.
En France, 33% des personnes ne prennent jamais l’avion
Une étude, réalisée en 2022 par l’IFOP et la Fondation Jean Jaurès, a cherché à déterminer ce que les Français pensent de l’avion. Il en est ressorti que 33% ne le prennent jamais. 56% le prennent occasionnellement (21% une à deux fois par an et 35% moins souvent). Il n’y a que 11% des Français qui prennent l’avion régulièrement, c’est-à-dire plusieurs fois par an.
Lorsqu’on les interroge sur la raison principale qui les empêche de prendre l’avion, les Français placent la question financière en premier, à 56%. Vient ensuite l’accès à un aéroport (14%) puis les problématiques environnementales (12%).
Même si l’on a aujourd’hui tendance à beaucoup associer l’avion aux questions écologiques, on constate que la principale raison qui pousse les Français à ne pas prendre l’avion est financière. Et même lorsque l’on peut se permettre de s’offrir un billet d’avion, cela ne veut pas dire que tout se passe comme prévu.
La mauvaise presse des aéroports dans l’ère post-COVID
La reprise du trafic aérien après les blocages liés à la pandémie du COVID-19 a rapidement sapé les espoirs de ceux qui espéraient pouvoir voyager, à nouveau, sans encombre. Rappelez-vous : en juillet 2022, des dizaines de milliers de bagages se sont retrouvés bloqués et même égarés à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Des dizaines de milliers de voyageurs se sont retrouvés sans leurs affaires durant leurs vacances, tandis que d’autres ont mis des semaines à les récupérer à leur retour.
Ce constat ne s’est pas fait qu’en France. Aux États-Unis et au Canada, notamment, des situations similaires ont été observées. Cela s’explique par différents facteurs. Le premier, c’est que les aéroports éprouvent des difficultés à recruter suffisamment de personnel pour assurer leur fonctionnement. Ensuite, les compagnies aériennes, touchées par la pandémie, ont augmenté trop rapidement leur nombre de vols quotidiens sans attendre que les aéroports se remettent à fonctionner efficacement. Enfin, les voyageurs, pressés de repartir à l’étranger, se sont rués dans les aéroports durant l’été.
Une situation compliquée à gérer qui a entraîné une congestion dans les aéroports. Cette dernière s’est traduite par des retards de vols, et même des annulations. De quoi faire regretter aux voyageurs d’avoir voulu prendre l’avion.
Des appréciations négatives chez les Américains
Début 2023 aux États-Unis, le Financial Times a présenté une étude mettant en avant le fait que, pour la première fois depuis 10 ans, les Américains ont une opinion plus négative que positive de l’aviation civile. Le timing de cette étude n’est pas dû au hasard : les Américains ont été questionnés quelques semaines après le fiasco des fêtes de fin d’année. Juste avant Noël, une tempête a entraîné l’annulation de 17 000 vols parce que le logiciel de la compagnie Southwest n’a pas été capable de recalculer les correspondances des voyageurs. Deux semaines plus tard, c’est le logiciel de sécurité de la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis qui a bloqué les vols à travers le pays durant deux heures, générant 10 800 annulations de vols.
The thousands of cancelled flights infuriated US travellers this holiday season. But the frustration with airlines goes far deeper https://t.co/oSZf6hQjJ6 pic.twitter.com/1ySXIx0GTJ
— Financial Times (@FinancialTimes) February 2, 2023
En résumé, c’est à l’échelle mondiale que l’avion est tombé en disgrâce. Des billets toujours plus chers, des bagages souvent perdus et des annulations de vols plus fréquentes qu’auparavant ont tendance à démotiver les voyageurs de prendre l’avion. Si l’on ajoute l’écologie dans l’équation, cela fait une raison de plus de déserter les aéroports.