Elon Musk, patron de Twitter et de Tesla, n’a jamais été un grand fan de ChatGPT. Mais depuis que l’intelligence artificielle est massivement utilisée par Microsoft, le milliardaire s’y oppose intensivement.
Ces dernières semaines, il est tout simplement impossible de passer à côté de chat ChatGPT. C’est bien simple : l’intelligence artificielle d’OpenAI est partout ! Et c’est d’autant plus le cas depuis que Microsoft l’a intégrée à Bing, son moteur de recherche. Mais ce qui ressemblait de prime abord à une belle révolution dans le domaine de la recherche tourne progressivement au vinaigre : les utilisateurs de ChatGPT au sein de Bing sont fréquemment confrontés à des réponses fausses et peuvent même se faire insulter par l’intelligence artificielle.
Cela donne du grain à moudre à Elon Musk. Le milliardaire, qui a pourtant contribué à la fondation d’OpenAI lorsqu’il ne s’agissait que d’une entreprise à but non lucratif en 2015, est extrêmement critique face à ChatGPT. Sa méfiance à l’égard du chatbot a démarré fin 2022, lorsqu’il a commencé à se populariser sur la Toile. Et aujourd’hui, il se montre plus critique que jamais.
« Cela nécessite du polissage »
Le patron de Twitter n’a jamais caché qu’il trouvait ChatGPT dangereux, notamment en raison d’une orientation politique selon lui tournée à gauche. Un constat qu’il a d’ailleurs réitéré dimanche dernier, en partage un tweet indiquant que le chatbot réservait un « traitement spécial » à certaines personnalités controversées, parmi lesquelles on trouve Donald Trump et… Elon Musk.
— Elon Musk (@elonmusk) February 19, 2023
La semaine dernière, Elon Musk commentait une publication expliquant les défaillances de ChatGPT intégré à Bing. « Cela semble nécessiter un peu de polissage », s’est-il contenté d’indiquer. Pour autant, comme le patron de Tesla reste relativement laconique dans ses prises de parole, il n’est pas toujours évident de savoir clairement ce qu’il pense… sauf quand il décide, parfois, de s’expliquer ouvertement sur le sujet.
ChatGPT à la solde de Microsoft ? Elon Musk donne son avis
Le 17 février dernier, Elon Musk a répondu sur Twitter à Genevieve Roch-Decter, la CEO de Grit Capital qui intervient régulièrement chez Bloomberg et Fox News. Cette dernière critiquait la prise de position du milliardaire, en soulignant qu’il avait contribué à fonder OpenAI.
Elon Musk a répondu de manière plus étayée que d’habitude : « OpenAI a été créé en tant qu’open source (c’est pourquoi je l’ai nommé “Open” AI), une société à but non lucratif pour servir de contrepoids à Google, mais c’est maintenant devenu une société à source fermée et à profit maximum contrôlée efficacement par Microsoft. Ce n’est pas du tout ce que je voulais ».
OpenAI was created as an open source (which is why I named it “Open” AI), non-profit company to serve as a counterweight to Google, but now it has become a closed source, maximum-profit company effectively controlled by Microsoft.
— Elon Musk (@elonmusk) February 17, 2023
Not what I intended at all.
Cette prise de parole a le mérite de remettre les choses au clair : le milliardaire n’apprécie pas que le projet qu’il a contribué à créer soit finalement devenu ce qu’il était censé combattre. On peut même dire qu’OpenAI a pris Google à contrepied, puisque la firme de Mountain View est à la traine avec Bard, sa propre IA conversationnelle.
Elon Musk et l’IA, une relation complexe depuis longtemps
La prise de position d’Elon Musk en faveur d’une surveillance des intelligences artificielles n’est pas nouvelle. En 2014, déjà, il exprimait déjà ses craintes à ce sujet : « L’intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires », écrivait-il à l’époque, déjà sur Twitter.
Worth reading Superintelligence by Bostrom. We need to be super careful with AI. Potentially more dangerous than nukes.
— Elon Musk (@elonmusk) August 3, 2014
Plus tôt ce mois-ci, lors d’une conférence qui s’est tenue à Dubaï, Musk a estimé que l’IA était « le plus gros risque pour notre civilisation ». Adepte des phrases chocs, le milliardaire n’a sans doute pas fini de s’étendre sur le sujet.