L'Arabie Saoudite continue d'investir chez Nintendo

La semaine dernière avait lieu le premier Nintendo Direct de l'année, et il s'agira probablement du seul avant la fin de l'année fiscale en avril, même si on peut décemment imaginer que The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom aura droit à un petit focus avant la sortie en mai. En attendant, on apprend que l'Arabie Soudite, par l'intermédiaire de son fonds d'investissement public (PIF), a augmenté pour la deuxième fois en un mois sa participation au capital de l'entreprise japonaise. En mai 2022, le PIF avait pris 5,01% des parts de l'entreprise, et témoignait une fois encore de la volonté du pays de diversifier ses revenus après avoir investi dans Take-Two, Activision Blizzard ou encore Electronic Arts. Après avoir pris le contrôle de SNK (96,18% des parts), le fonds dirigé par le très controversé prince héritier Mohammed ben Salmane a décidé de renforcer sa participation chez Nintendo en janvier, passant de 5,01 à 6,07%.

Une participation qui paraît faible, mais fait de l'Arabie Saoudite l'un des principaux actionnaires de la firme de Tokyo. Cette semaine, on a appris par l'intermédiaire de Trading View que le PIF avait une nouvelle fois augmenté sa participation, détenant désormais 7,08% des actions. Nintendo n'a pas commenté cette initiative, mais semble surveiller de très près les agissements de cet actionnaire. Il faut dire que malgré ce plan "Saudi Vision 2030", qui vise à diversifier les revenus et à améliorer l'image du pays à l'international, le prince fait face aux organismes internationaux, qui pointent du doigt le bilan de l'Arabie Saoudite en termes de droits de l'Homme. De plus, le prince est, selon la CIA, impliqué dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft : et si ça se décoinçait ?

Le rachat fait l'actualité depuis plus d'un an maintenant, et il n'est toujours pas acquis. Les régulateurs américains tentent tout pour bloquer l'opération, quitte à voir ses arguments démontés par les observateurs, tandis que l'UE semble réticente. La semaine dernière, la CMA britannique a rendu ses conclusions, expliquant que l'opération pourrait "nuire aux joueurs britanniques en affaiblissant l’importante rivalité entre les consoles Xbox et PlayStation". Avec ce rachat Microsoft se retrouverait en position de force et cela aurait des conséquences négatives sur "ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas acheter une console ou un PC de jeu coûteux." Call of Duty aurait évidemment un rôle important à jouer dans cette potentielle réduction de la concurrence. Cependant, cet avis reste provisoire, et l'organisme indépendant qui est venu apporter son expertise a transmis une liste de solutions pour que la concurrence reste saine.

Mais les choses vont vite, et on a appris cette semaine deux choses importantes : la première est que Microsoft devrait participer à une réunion privée avec la Commission Européenne le 21 février prochain, à laquelle devrait également participer Sony. L'UE a transmis début février ses griefs à Microsoft, qui devra donc défendre son projet et apporter des solutions satisfaisantes pour que l'Union Européenne donne son accord le 11 avril prochain. D'autres entreprises sont libres de participer, mais on ignore si Google ou NVIDIA se rendront à cette audience d'une importance cruciale. Microsoft devrait donc présenter une liste de compromis tout en avançant de nouveaux arguments pour défendre certains points.

Il se pourrait que d'importantes décisions aient été prises en amont puisque selon les sources de SuperJoost, et c'est le deuxième point, un avion privé de Sony se serait récemment rendu à Seattle, où le siège social de Microsoft se trouve. Cela constituerait une première en 18 mois entre les deux entreprises puisqu'en septembre dernier, Sony avait refusé la discussion malgré le fait que Microsoft ait fait le déplacement au Japon. Ces informations semblent crédibles, car Sony a, cette semaine, publiquement annoncé au Financial Times être en contact avec Microsoft, tout en gardant secret le contenu de ces "négociations privées". La conclusion de ce feuilleton approche, et tout reste encore possible.

Embracer Group, des résultats en hausse mais une stratégie encore à définir

Embracer, c'est l'ogre européen. La holding possède THQ Nordic, Plaion, Deep Silber, Coffee Stain, Amplifier, Saber Interactive, Gearbox, DECA, Easybrain, Asmodee Edition ou encore Dark Horse Comics. Entre mai et août 2022, Embracer s'est également offert Crystal Dynamics, Eidos Monteal, Square Enix Montréal (fermé depuis), Tripwire, Tuxedo Labs et Middle-Earth Entreprise. Tout cela représente plus de 120 studios et 13 000 salariés à travers le monde. Désormais, Embracer consolide ses actifs et cherche, petit à petit, à se rapprocher des chiffres des grands éditeurs mondiaux.

D'avril à décembre 2022, Embracer a réalisé un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros, un bénéfice opérationnel de 391 millions, et un bénéfice net de 331 millions d'euros. Cependant, le groupe a encore du mal a générer beaucoup d'argent avec ses grosses productions. Saints Row a été timidement reçu, et la firme a fait appel à Amazon pour le prochain Tomb Raider. De plus, de nombreux reports sont à recenser, et certains titres n'ont pas fonctionne comme espéré. Cela étant dit, Valheim a passé les 10 millions de copies vendues, Goat Simulator 3 a trouvé son publié et Deep Rock Galactic s'est écoulé à 5,5 millions d'exemplaires.

C'est un fait que certains groupes opérationnels de notre segment (jeux vidéo) ont été en deçà de nos attentes cette année, en grande partie en raison d'un retour sur investissement inférieur à la normale pour certains jeux inédits. (...) Nous pensons qu'il s'agit essentiellement de la conséquence de l'accueil mitigé de plusieurs sorties, combiné à un marché plus normalisé et à la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs (...) Pour faire simple, chaque projet doit gagner son droit d'exister, ce qui signifie que nous allons intensifier nos efforts pour privilégier la qualité (...).

Moins produire pour produire mieux ? C'est en tout cas ce que laisse penser le rapport présentant les résultats financiers, puisqu'Embracer n'aurait plus "que" 19 jeux AAA prévu d'ici mars 2026, contre 25 auparavant. Les prochaines échéances seront importantes, avec les sorties de Dead Island 2, de Warhammer 40.000 : Space Marine 2[id:1682840 Remnant 2, Homeworld 3 et Payday 3. Ce dernier revêt une importance toute particulière pour Starbreeze, qui coéditera le jeu avec Plaion. Le studio a fondé tout son sauvetage et sa restructuration sur ce titre. Echouer serait dangereux et ferait perdre de l'argent à Plaion et donc à Embracer.

En bref dans l'actualité business de la semaine

• MultiVersus, le brawler qui avait fait sensation l'été dernier, aurait perdu 99% de ses joueurs selon SteamDB. Cela représente moins de 1000 utilisateurs actifs.
• EA, qui sortira prochainement EA Sports FC, aurait dépensé 522 millions de dollars pour renouveler son partenariat avec la Premier League anglaise. Le prix aurait donc doublé et rapporterait 80 millions à la ligue.
• Ubisoft prévoit de participer à l'E3 et de présenter "beaucoup de choses" si le salon n'est pas annulé.
• Starbreeze a réduit ses pertes et se prépare à lancer PayDay 3. L'éditeur perçoit désormais 80% des ventes liées à Payday 2 et travaillera prochainement à la création d'une nouvelle licence à l'aide d'un studio fondé pour l'occasion.
• Le nouveau Telltale Games a levé 8 millions de dollars grâce à Hiro Capital et Skybound. Ces fonds serviront à financer les jeux The Expanse: A Telltale Series, The Wolf Among Us 2et un titre encore non-annoncé.
• Pour la semaine 5 de l'année 2023, God of War : Ragnarok domine le marché physique en France selon le SELL, il devance Gran Turismo 7, Mario Kart 8 Deluxe, FIFA 23 et Dead Space. Le prochain Top 5 devrait intégrer un certain Hogwarts Legacy : l'Héritage de Poudlard.
• La Chine a approuvé la sortie de 87 nouveaux jeux en février. Pour situer, le total 2023 atteint presque le tiers du total 2022.

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