L’Europe a fait le choix d’interdire la vente de voitures thermiques dès 2035. Une décision qui fait place nette aux voitures électriques, mais qui laisse de nombreux constructeurs automobiles dans le doute.
La voiture électrique, la seule vraie solution pour notre futur ?
Interdiction de vendre des voitures équipées de moteurs à combustion à partir de 2035. C’est le seul objectif que l’Union européenne s’est fixé à l’horizon et auquel, pour le moment, nous sommes attachés si une surprise capitale ne surgit pas dans les dernières étapes de la bureaucratie parlementaire européenne. Le vote qui a eu lieu le 14 février dernier au Parlement européen a fait les gros titres, mais au fond, le vote n’était qu’une simple formalité pour confirmer quelque chose sur lequel l’Europe travaille depuis longtemps et dont le véritable accord est intervenu il y a quelques mois.
Souvenez-vous, c’est en octobre 2022 que la Commission européenne et le Conseil européen étaient parvenus à un accord sur la rédaction d’un texte reprenant déjà l’interdiction susmentionnée. Mardi, le Parlement européen a donc voté en faveur du texte clos en octobre. Résultat : 340 voix pour, 279 contre et 21 abstentions. Le vote au Conseil européen constitue une dernière étape ; et lorsque celle-ci sera passée, le texte sera définitif et publié au Journal officiel de l’Union Européenne. Cette introduction résume de manière rapide la nouvelle réglementation qui sera adoptée (sauf surprise) en Europe. En d’autres termes, il ne sera pas possible de vendre des véhicules neufs équipés de moteurs à combustion, hybrides, hybrides rechargeables ou autres.
Toutefois, il convient de noter que le vieux continent a prévu une exception pour laquelle l’Allemagne et l’Italie ont fait pression. Les véhicules équipés de moteurs à combustion peuvent être vendus à condition qu’ils soient neutres en matière d’émissions polluantes. Le problème, simple, est que ces voitures n’existent pas et qu’il n’est pas garanti qu’elles existent à l’avenir. À cette exception s’ajoute une seconde exception. Certaines marques pourront continuer à vendre des véhicules équipés de moteurs à combustion, à condition de ne pas vendre plus de 1000 unités par an. On parle ici de marque de luxe comme Rolls-Royce ou encore Ferrari (sur certains modèles) pour ne citer qu’elles.
Les constructeurs automobiles ont des idées, mais…
Mais au-delà de ces exceptions et de l’horizon fixé par l’Union Européenne, les constructeurs devront vendre des véhicules hautement électrifiés ou, tout simplement, 100% électriques d'ici à 2035. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a été l’un des plus grands critiques de la nouvelle réglementation que l’Union européenne veut imposer. Déjà en janvier, il a souligné que « la voiture électrique imposée par la loi n’est pas la solution ». Olivier Zipse, PDG de BMW, et Luca de Meo, PDG de Renault partagent, eux aussi, ce point de vue.
Le constructeur allemand est déterminé à poursuivre le développement de ses moteurs à combustion. Luca De Meo, pour sa part, a averti que les nouvelles obligations en matière d’émissions renchériraient encore les véhicules et que l’arrivée d’une future voiture électrique à un prix abordable est de plus en plus inenvisageable. Toyota s’est manifestée dans une ligne similaire (encore plus radicale). La marque japonaise affirme que « le temps montrera que notre position est correcte » en considérant que tout miser sur la voiture électrique est impossible.
Malgré ces voix opposées au pari décidé pour le véhicule électrique, le fait est que la plupart des constructeurs ont déjà annoncé qu’elles passeront à cette technologie en Europe avant que les délais ne soient respectés. Parmi elles, on retrouve des marques comme Peugeot, Volkswagen, Audi, Mercedes, Volvo, Renault, Ford ou encore Nissan. Et même si des solutions pour se passer de la voiture électrique existent, celles-ci demandent encore à être améliorées et testées en conditions réelles, pour que l’industrie puisse réellement se reposer sur ces dernières.