Entre sécurité et maintien de l’ordre, les radars qui jonchent les routes françaises ne sont pas près de faire l’unanimité, surtout si de nouveaux systèmes ont vocation à être installés. La Métropole de Lyon va servir d’exemple pour un type de radar bien spécial qui risque de faire jaser.
Des voies de covoiturage qui posent question
Les voies rapides pour les véhicules les plus remplis sont relativement courantes dans les grandes villes. Avec l’intention de privilégier l’utilisation des transports partagés, des villes comme Lyon ou Grenoble ont déployé leurs propres voies de covoiturage. Un espace à travers lequel seuls les véhicules transportant au moins deux personnes, les transports en commun, les taxis et les véhicules à zéro émission sont autorisés à rouler. Malgré le risque d’écoper d'une contravention de 135€, certains conducteurs préfèrent tenter le tout pour le tout, plutôt que de se soumettre à l'épreuve de l'embouteillage matinal.
Bien que cela ne soit pas le cas en France, certaines voies peuvent être séparées par un terre-plein ou des balises routières, ce qui rend les infractions beaucoup plus complexes, pour la simple et bonne raison qu’une patrouille peut être mobilisée pour surveiller les entrées et les sorties. Dans ce cas-ci, les contrôles sont beaucoup faciles à mettre en œuvre, mais dans le cas contraire, c’est beaucoup plus compliqué, surtout si des petits rigolos s’amusent à mettre des mannequins sur le siège avant.
L’avantage de ces voies est évident : avec peu d'argent, vous pouvez obtenir une voie rapide exclusive qui favorise l'utilisation de véhicules partagés. Mais l'inconvénient est, lui aussi, évident : comme il n'y a pas de séparation physique, les conducteurs peuvent aller et venir à leur guise, même si ce n'est pas autorisé.
Des radars thermiques vont faire leur apparition en France
Comme nous vous l’expliquions plus haut, Lyon a été l’une des premières villes à mettre, en 2020, ce système en place. Le principe était simple, dans les kilomètres proches de l’agglomération, un des panneaux surplombant les routes métropolitaines M6 et M7 affichait un losange blanc sur fond noir au-dessus de la voie de gauche. Cela signifiait que seules les voitures avec deux personnes ou plus à bord, les taxis, les bus et les véhicules à zéro émission pouvaient y circuler. Mais la réalité s’est avérée différente… Malgré le fait que les amendes aient commencé à pleuvoir en 2022, la facilité d’entrée et de sortie de la voie a poussé de nombreux conducteurs à transgresser les règles. Mais visiblement, la plaisanterie a assez duré.
La Capitale des Gaules a, en effet, été choisie pour le lancement d’un projet pilote avec de nombreux radars. Des radars thermiques détecteront désormais le nombre de passagers à bord de chaque voiture. Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président en charge des Déplacements pour la région, a expliqué au Figaro que l’efficacité attendue de ces nouveaux radars est de 96%. L’arrivée de ces dispositifs est prévue pour le second semestre 2023, et doit donc certifier le nombre de personnes voyageant à l’intérieur d’un véhicule, même si ce dernier est équipé de vitres teintées. Si le test est concluant, nous pourrions les voir apparaître très prochainement dans d’autres agglomérations adoptant ce type de voies.