Les derniers résultats financiers de Meta font état de pertes importantes pour l’entreprise. Et parmi les secteurs les plus touchés, on trouve sa division dédiée à la réalité virtuelle et au métavers, qui accuse une perte de plus de 13 milliards de dollars en 2022. Il est possible que Meta se trompe de combat, et que cela continue d’accélérer ses pertes.
Le quatrième trimestre de 2022 a été mauvais pour Meta : nous vous en parlions il y a quelques jours, l’entreprise américaine n’a engrangé « que » 32,17 milliards de dollars de chiffres d’affaires, et c’est son troisième trimestre d’affilée en baisse. Il faut ajouter à cela que la division Reality Labs de Meta a perdu, à elle seule, 13,72 milliards de dollars l’année dernière.
Pourtant, Mark Zuckerberg persiste et signe : le métavers et la réalité virtuelle comptent toujours parmi ses priorités de développement. Mais le secteur du high-tech, qui s’y intéressait pourtant il y a encore quelques mois, est passé à autre chose depuis.
La concurrence de Meta se tourne vers l’intelligence artificielle
Depuis plusieurs mois, c’est un tout autre sujet qui passionne l’univers de la tech, et qui suscite le débat aussi bien du côté des professionnels que des internautes. L’arrivée surprise de ChatGPT, la dernière création en date d’OpenAI, a créé l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Certes, la méthode n’est pas encore totalement au point, mais pour beaucoup, elle s’avère prometteuse.
Microsoft n’a pas hésité à investir des milliards dans le projet d’OpenAI tandis que Google vient d’annoncer le développement et l’arrivée prochaine de Bard, sa propre intelligence artificielle, au sein de son moteur de recherche.
Meta, de son côté, ne semble pas pressé de doter Facebook ou Instagram d’une IA qui pourrait lui permettre dans rester dans cette course qui s’annonce comme omniprésente dans le secteur, pour les prochaines années.
À la place, Meta semble bien parti pour continuer à dilapider son argent dans sa division Reality Labs : la firme a même prévenu lors de ses derniers résultats financiers, les pertes vont continuer. Mais Mark Zuckerberg tient bon, parce qu’il y croit. Mais jusqu’à quand ?
L’intelligence artificielle intéresse Meta, mais…
Il faut cependant être précis par rapport aux projets du patron de Meta. En réalité, il veut à la fois investir dans le métavers ET dans l’intelligence artificielle. Mark Zuckerberg ambitionne même de faire de son entreprise « un leader de l’IA générative ».
Dans les faits, Meta utilise déjà des intelligences artificielles en interne, sous la forme d’algorithme de suggestion sur Facebook et Instagram. La recommandation de vidéos et de publication est poussée de manière importante par des IA.
« L’IA est le fondement de notre moteur de découverte et de notre activité publicitaire, et nous pensons également qu’elle permettra de nombreux nouveaux produits et des transformations supplémentaires au sein de nos applications », a-t-il déclaré lors du traditionnel appel aux investisseurs, début février.
… elle a déjà essuyé des échecs
Mais face à une concurrence qui évolue rapidement, publiquement et de manière agile, Meta pourrait rapidement accuser un retard très net qui pourrait nuire à son image. L’entreprise a d’ailleurs pris un premier revers en novembre 2022, lorsqu’elle a présenté son IA Galactica au public. Cette dernière était pensée pour générer des articles scientifiques fiables et crédibles, grâce à un nouveau modèle de langage alimenté par plus de 48 millions de documents. Seulement, il n’a fallu que trois jours pour que l’expérience tourne mal, et que des scientifiques, des vrais, pointent du doigt les erreurs grossières de l’algorithme. Un bad buzz qui a poussé Meta à tout débrancher dans la foulée.
L’entreprise a donc encore du chemin à faire avant de convaincre dans le domaine de l’IA. Cependant, on peut lui accorder qu’elle est loin d’être la seule : ses concurrents ont, eux aussi, tout à prouver sur le sujet, mais ils se montrent un peu plus motivés pour le faire, en tout cas publiquement. Et le sujet a davantage l'attention des foules que le métavers...